L'Université d'État d'Haïti : Une Dérive Commerciale au Détriment de la Mission Éducative. Antenor Firmin vs Nord- Alexis

 L'Université d'État d'Haïti : Une Dérive Commerciale au Détriment de la Mission Éducative. Antenor Firmin vs Nord- Alexis 



L’Université d'État d'Haïti (UEH) plus précisément le CHCL- UEH a longtemps été un symbole de la quête de connaissance, un lieu de réflexion intellectuelle et de développement personnel pour des générations d'étudiants haïtiens. Cependant, une série de décisions prises par les responsables de cette institution menace de compromettre cet héritage, transformant cet espace dédié à l'éducation en un lieu de transaction commerciale. Le plus récent exemple de cette dérive est la location de locaux universitaires à des groupes religieux, en particulier l'église adventiste, un acte qui soulève des questions importantes sur la direction que prend le CHCL- UEH



Abattre l'ennemi 


L'université, par sa nature, est un espace laïque. Elle doit rester un sanctuaire pour la pensée critique et le débat, libre de toute influence religieuse ou politique. Pourtant, en louant des espaces à une organisation religieuse, les responsables de l'UEH ne respectent pas ce principe fondamental. Ce choix de louer l'espace à une institution religieuse pose la question de l'intégrité et de la vocation de l'université. Comment justifier qu'un lieu dédié à l'éducation laïque soit transformé en un espace où des activités religieuses prennent place?


Coup d'État 


Il est encore plus préoccupant de constater que ces décisions sont prises alors que l'infrastructure de l'université se détériore de jours en jours.

Les bâtiments sont en mauvais état, dégradés et peu entretenus. Les galeries autrefois dédiées aux discussions académiques sont aujourd'hui utilisées comme des étendoirs pour des vêtements, une scène qui illustre parfaitement la décadence physique , morale , mentale et symbolique de l'institution. Cette situation est un symptôme flagrant du manque de vision des dirigeants actuels, qui semblent plus préoccupés par la génération de revenus immédiats que par la mission éducative et la préservation du patrimoine de l'université.


Où Sont les Étudiants?


Face à cette situation alarmante, une question brûle les lèvres : où sont les étudiants, notamment ceux en science humaines et sociales, qui devraient être en première ligne pour défendre l'intégrité de leur institution? Le silence des étudiants est assourdissant, et l'absence de marches pacifiques ou de mouvements de protestation est difficile à comprendre. L'université est censée être un lieu de formation de futurs leaders, des citoyens engagés qui défendent des idéaux de justice et de progrès. Pourquoi alors ce silence complice face à des décisions qui compromettent l'avenir même de cette institution?


Un Appel à l'Action


Il est temps que la communauté universitaire, en particulier les étudiants, prenne conscience de la gravité de la situation. La transformation de l'université en une machine à faire de l'argent, au détriment de son rôle éducatif et de la qualité de son environnement, ne doit pas être tolérée. Les étudiants, les enseignants, et tous ceux qui tiennent à l'avenir de CHCL- UEH doivent se lever et exiger un retour à une gestion axée sur l'éducation et l'amélioration des conditions d'étude.


Des marches pacifiques, des débats publics, et des pétitions doivent être organisés pour dénoncer ces pratiques et rappeler aux dirigeants de l'université leur responsabilité première : offrir un environnement propice à l'éducation et au développement intellectuel. L'espace universitaire ne doit pas devenir un simple lieu de transactions commerciales, mais doit rester un lieu d'échange d'idées, de réflexion, et d'apprentissage.


Conclusion


L'Université d'État d'Haïti est à la croisée des chemins. La communauté universitaire doit choisir entre accepter passivement une dérive commerciale qui dénature l'institution, ou se mobiliser pour défendre les valeurs et la mission qui ont fait de l'UEH un pilier de l'éducation en Haïti. Il est impératif que les étudiants en sciences politiques, ainsi que tous les autres acteurs concernés, prennent l'initiative de redresser la barre avant qu'il ne soit trop tard. La survie de l'UEH en tant qu'institution d'éducation et de réflexion en dépend.


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