Histoire de la Paroisse Saint Pierre et Saint Paul de Terrier-Rouge Nord-Est Haiti par JEAN LOUIS Butherly natif de Terrier-Rouge Nord-Est Haïti 🇭🇹🇭🇹🇭🇹🇭🇹

 

Histoire de la Paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Terrier-Rouge (1701–2025) Recherche de JEAN LOUIS Butherly à l’usage des jeunes générations.


Introduction
L’histoire religieuse d’Haïti constitue l’un des fondements du métissage culturel Haïtien.
Depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours, l’Église catholique a joué un rôle  dans l’encadrement spirituel, moral, éducatif et social du peuple haïtien. À travers tout le territoire, des paroisses furent établies afin de servir de points d’ancrage à la foi chrétienne et de centres d’organisation communautaire. Parmi ces bastions de la vie ecclésiale figure la Paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Terrier-Rouge, située dans le département du Nord-Est, l’une des plus anciennes et des plus influentes de la région.
Fondée en 1701 sous la direction des Pères Jésuites, cette paroisse témoigne de plus de trois siècles d’histoire religieuse et sociale. Depuis ses origines, elle a accompagné les différentes époques de la nation haïtienne : la période coloniale, les bouleversements de la Révolution haïtienne (1791–1804), les premières décennies de l’indépendance, les transformations du XIXᵉ siècle et les mutations contemporaines du XXᵉ et du XXIᵉ siècles.
Au fil du temps, de nombreux prêtres et missionnaires, tant étrangers qu’haïtiens, ont œuvré à l’évangélisation, à l’éducation et au développement de la communauté terrienne, faisant de cette paroisse un lieu vivant de foi, de culture et d’unité.
L’histoire de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul n’est pas seulement une chronique religieuse ; elle reflète également l’évolution sociale, économique et culturelle du Nord-Est d’Haïti. Dès la période coloniale, la mission jésuite avait pour objectif d’encadrer spirituellement les colons et les esclaves tout en diffusant les principes de la doctrine chrétienne. Après l’expulsion des Jésuites en 1763, d’autres prêtres, tels que l’Abbé Joël Chambolan ou l’Abbé François Boucher, ont poursuivi cette mission, souvent dans des contextes politiques difficiles.
À l’époque de l’indépendance, la paroisse a su se réorganiser autour de figures locales comme l’Abbé Gérôme Tibertin, qui ont permis à la foi catholique de se maintenir malgré les divisions internes et les défis nationaux.
Le XIXᵉ siècle fut une période de consolidation. Sous l’administration de prêtres tels que Jules Renard Angrand, Léon Dumas, ou encore François Jacques, la paroisse connut un essor remarquable : construction d’édifices religieux, formation de groupes de prière, développement d’œuvres sociales et éducatives. Au tournant du XXᵉ siècle, les prêtres Henri Émile Regnier, Félix Lebreton, puis Leniel poursuivirent cette œuvre d’enracinement de la foi chrétienne dans la culture locale, tout en favorisant la création d’institutions éducatives paroissiales.
Depuis la fin des années 1960, la Paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul a vu se succéder des prêtres haïtiens ou naturalisé tels que Josef Debeau, Jacques Emma L., E. Bélizaire et Dorcin E. Joseph, qui ont adapté l’action pastorale aux réalités contemporaines : engagement communautaire, promotion de la pastorale familiale, initiatives de développement rural et participation active aux mouvements ecclésiaux de base. Ainsi, la paroisse est restée fidèle à sa mission évangélique tout en devenant un véritable acteur du progrès social dans la région du Nord-Est.
L’étude de la Paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Terrier-Rouge de 1701 à 2025 permet donc de retracer la continuité d’une institution religieuse qui, tout en s’enracinant profondément dans le passé, s’adapte constamment aux besoins de la société haïtienne. Elle met en lumière la résilience d’une communauté de foi, la richesse de son patrimoine spirituel, et l’importance de son rôle dans la formation morale et culturelle de générations de fidèles.
Ce travail historique vise à présenter, à travers une approche chronologique et analytique, l’évolution de la paroisse dans ses différentes dimensions : spirituelle, éducative, architecturale et sociale. Il cherche aussi à honorer la mémoire des prêtres, religieux, laïcs et fidèles qui, au fil des siècles, ont contribué à bâtir cette église vivante et dynamique.
Ainsi, revisiter l’histoire de la Paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Terrier-Rouge, c’est redécouvrir une part de l’âme d’Haïti : celle d’un peuple profondément croyant, résilient et attaché à sa foi, qui trouve dans son héritage chrétien les ressources morales nécessaires pour construire l’avenir.


La Paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Terrier-Rouge, située dans le département du Nord-Est d’Haïti, est l’une des plus anciennes institutions religieuses de la région. Son histoire, qui s’étend sur plus de trois siècles, témoigne de la présence continue de l’Église catholique dans la vie spirituelle, sociale et culturelle des habitants de Terrier-Rouge.

I. Les origines : la période jésuite (1701–1742)
Fondée au tout début du XVIIIᵉ siècle, vers 1701, la paroisse fut d’abord sous la direction des Pères Jésuites, qui jouaient à cette époque un rôle essentiel dans la colonie française de Saint-Domingue. Ces missionnaires s’étaient donné pour tâche de répandre la foi catholique tout en encadrant spirituellement les colons et les populations locales.
Les premiers prêtres connus furent le Père Alla' Start et le Père Joseph Barthélémy, deux figures marquantes qui contribuèrent à l’implantation durable de la foi catholique à Terrier-Rouge. Ils fondèrent les premières structures religieuses, encouragèrent la prière communautaire et participèrent activement à l’éducation chrétienne des enfants.

II. L’époque de l’Abbé Joël Chambolan (1742–1779)
Après la période jésuite, la direction pastorale passa entre les mains de l’Abbé Joël Chambolan. Sous son ministère, la paroisse connut un développement significatif. Il consolida les bases de la communauté chrétienne, fit agrandir la première chapelle et intensifia les activités de catéchèse.
Cette période fut marquée par la croissance démographique de la région et par un fort attachement de la population aux traditions religieuses.

III. L’Abbé François Boucher et les bouleversements de la Révolution (1779–1804)
L’arrivée de l’Abbé François Boucher coïncida avec une période mouvementée de l’histoire de Saint-Domingue. Entre 1779 et 1804, la colonie fut secouée par la Révolution haïtienne, événement majeur qui allait bouleverser l’ordre établi. Malgré les difficultés, l’Abbé Boucher continua à exercer son ministère, accompagnant spirituellement les fidèles dans cette époque de transition et de souffrance.
Il fut l’un des témoins directs de la naissance de la première république noire du monde en 1804.

IV. La reconstruction spirituelle : Abbé Gérôme Tibertin (1804–1831)
Après l’indépendance, la paroisse, comme l’ensemble du pays, dut se reconstruire. L’Abbé Gérôme Tibertin entreprit un immense travail de réorganisation. Il remit sur pied les activités paroissiales, rétablit les offices religieux et travailla à restaurer la confiance entre l’Église et les fidèles.
Sous son impulsion, la communauté de Terrier-Rouge retrouva son dynamisme spirituel et son sens d’unité.

V. Le XIXᵉ siècle ecclésiastique : Jules Renard ANGRAND et ses successeurs (1831–1900)
De 1831 à 1881, le Révérend ANGRAND Jules Renard dirigea la paroisse. Son ministère fut long et fécond. Il favorisa la construction d’une église plus solide, développa les œuvres sociales et encouragea la formation religieuse des jeunes.
Il fut suivi de DUMAS Léon, François Jacques et plusieurs missionnaires étrangers, dont la présence traduisait le lien renouvelé entre l’Église d’Haïti et les missions catholiques d’Europe. Cette période fut aussi celle de la consolidation des paroisses rurales dans le Nord-Est, où Terrier-Rouge occupait déjà une place centrale.
VI. Le renouveau du XXᵉ siècle (1900–1969)

Au tournant du siècle, la paroisse entra dans une phase de modernisation avec Henri Émile Regnier Fils (1900–1907), puis le Père Félix Lebreton (1909–1950). Ces prêtres mirent l’accent sur l’éducation religieuse et la formation des laïcs, ouvrant la voie à une participation plus active des fidèles dans la vie de l’Église.
Ensuite, le Père Leniel (1950–1969) poursuivit ce travail. Sous son ministère, la paroisse se dota de nouvelles infrastructures, telles qu’un presbytère rénové et des salles de catéchèse. Il encouragea également les vocations sacerdotales et religieuses, ce qui fit de Terrier-Rouge un foyer de vie chrétienne reconnu dans tout le diocèse.
VII. La période contemporaine (1969–2025)
Depuis 1969, plusieurs prêtres se sont succédé à la tête de la Paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul, chacun apportant sa contribution unique à la mission pastorale :
P. Josef Debeau, qui travailla à rapprocher l’Église des réalités sociales du peuple,
P. Jacques Emma L., connu pour son dynamisme et son engagement dans le système éducatif local.
P. E. Bélizaire, qui mit en avant la pastorale familiale et l’accompagnement spirituel des communautés de base,
et P. Dorcin E. Joseph, figure actuelle.
Sous leur impulsion, la paroisse s’est ouverte à de nouvelles dimensions : œuvres sociales, écoles paroissiales, groupes de jeunes, chorales, et mouvements de prière.

VIII. Conclusion

L’histoire de la Paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Terrier-Rouge, de 1701 à 2025, est celle d’une communauté enracinée dans la foi, résiliente face aux épreuves et toujours tournée vers l’avenir.
De la mission jésuite aux prêtres haïtiens d’aujourd’hui, cette institution demeure un symbole vivant de la continuité de l’Église catholique en Haïti et du profond attachement du peuple terrien .
En traversant trois siècles d’histoire, la paroisse a su s’adapter, se renouveler et rester fidèle à sa devise implicite :
« Bâtir la communauté. »



Pour aller plus loin.
1. Hurbon, L. (2004). Religions et lien social : L’Église et l’État moderne en Haïti. Paris : Les Éditions du Cerf.
2. Jeanty, E. A. (2011). Le Christianisme en Haïti. Bloomington, IN : AuthorHouse.

3. Kawas, F. (2009). L’État et l’Église catholique en Haïti aux XIXe et XXe siècles (1860-1980) : Documents officiels, déclarations, correspondances, etc. Paris : L’Harmattan.
4. Kawas, F. (2006). L’histoire des jésuites en Haïti aux XVIIIe et XXe siècles (1704-1763, 1953-1964). Paris : L’Harmattan.
5. Smarth, W. (2003). Histoire de l’Église catholique d’Haïti : Tome II : 1492-2003. Port-au-Prince : Éditions Cifor.
6. Jan, J. M. (1950). Monographie religieuse des paroisses du Cap-Haïtien. Port-au-Prince : H. Deschamps.
7. Joseph, C. L., & Clorméus, L. A. (Éds.). (2025). Evangelicals, Catholics, and Vodouyizan in Haiti : The Challenges of Living Together. New York, NY : Bloomsbury Academic.
8. “L’Église catholique en Haïti.” (s. d.). Haïti-Référence. Récupéré de https://www.haiti-reference.info/pages/plan/religions/eglise-catholique/

9. “L’action constructive de l’Église catholique en Haïti.” (2017, 12 nov.). Centre de Documentation d’Haïti. Récupéré de https://s-dd.ca/2017/11/12/laction-constructive-de-leglise-catholique-en-haiti/

10. FamilySearch. (2021). Haiti, Archdiocese of Port-au-Prince, Catholic church records: Collection record, 1866-2017. Salt Lake City, UT: FamilySearch International.
NB: C’est un travail de Recherche. On peut toujours critiquer la véracité des sources. On veut doter Terrier-Rouge d’une histoire locale.

JEAN – LOUS Butherly natif de Terrier-Rouge Nord-Est Haïti 🇭🇹🇭🇹🇭🇹
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