Jean Louis Butherly Étudiant Haïtien / Chercheur en philosophie / *Professeur de philo*

*Jean Louis Butherly Étudiant Haïtien / Chercheur en philosophie / *Professeur de philo*

  Citation  :  La
tâche  d'un Étudiant Haïtien Selon moi  :  «  Nuire  la mentalité dominante  
Je vais vous présenter un exemple de dissertation philosophique qui va accentuer sur la notion de la vérité je vous invite tous à lire à relire le texte merci  .
En préambule je vais faire 

une  proposition  de  dissertation  type,  un  genre  de  corrigé  rédigé pour  mettre  en  évidence  les  mouvements,  la  logique,  la  structure,  la construction,  les  emboîtements  d'une  dissertation  :  n'en  faites  pas  un modèle absolu, mais une copie  indicative,  rédigée  pour  vous  proposer  ce vers  quoi  vous  pouvez  tendre.Tâchez  de  ne  pas  la  recopier  in  extenso  si d'aventure  le  sujet  vous  est  proposé  un  jour  dans  cette  formulation...  Et ne  désespérez  pas  à  l'idée  que  votre  copie  de  fin  d'année  ne  lui ressemble  que  de  manière  lointaine...( cogiter au marteau sur les points ci-dessus)

Allons- y

Doit-on toujours dire la vérité ? Allons-y... Première phrase d'introduction  :  partez  du  général  pour  parvenir  au particulier. Dire  la  vérité  passe  depuis  toujours  pour  un  signe  de  vertu,  du  moins théoriquement.  Car  jamais  personne  n'enseigne  ouvertement  l'art du  mensonge  que  pourtant  tout  le  monde  pratique  plus  ou  moins. La  vérité  vertueuse  et  théorique  s'oppose  dans  les  faits  au mensonge  condamnable  et  pratique.  Devant  cette  évidente  contradiction,  on  se  demandera  si  l'on  peut  dire  la  vérité  toujours  (vous venez d'énoncer le sujet) ou seulement dans certains cas. Parfois  on peut  la  dire,  bien  sûr,  on  doit  même  la  dire.  Mais  en  d'autres  occasions,  le  contraire  semble  préférable  (vous venez d'annoncer le  plan)... Précisons. Voici la problématique, séparée de l'introduction et du corps du devoir. D'abord tâchons de définir  (isolez  et  définissez les trois notions essentielles)  ce  que  recouvre  ici  le  terme  de  «  vérité  »  {la première)  elle existe  lorsque,  dans  une  conversation  ou  dans  une  proposition,  on rapporte  des  faits  tels  qu'ils  se  sont  produits.  La  vérité  d'un  événement,  c'est  sa  coïncidence  avec  l'histoire  qui  le  rapporte.  De  même, on  distinguera  le  pouvoir  de  dire  la  vérité,  la  possibilité  donc,  du devoir  de  la  dire,  de  l'obligation.  «  Peut-on  »  (la deuxième)  n'est  pas «  doit-on  ».  D'où  la  nécessité  de  réfléchir  sur  les  conditions  — «  toujours  »  (la  troisième)  ou  seulement  «  parfois  »?  —  dans

lesquelles  on  pourrait  ne  pas  la  dire.  On  se  demandera  donc  (reformulez la question en d'autres termes) : en toutes circonstances, a-ton les  moyens  de  ne  pas  recourir  au  mensonge  ?

idée  que  toute  vérité  est  bonne  à  dire  font  primer  la  vérité  sur  ses effets.  Peu  importe  la  suite.  Après  l'affirmation  d'une  vérité,  il  faut moins  se  soucier  de  l'enchaînement  des  événements,  positifs  ou négatifs,  que  de  la  position  absolue  et  rigoureuse  à  tenir  coûte  que coûte.  Pouvoir  dire  la  vérité  oblige  à  la  dire.

Premier temps de votre devoir  :  la  thèse Dire  toujours  la  vérité,  sans  jamais  reconnaître  de  limites  ou  de bornes  à  son  expression,  c'est  possible  dans  un  certain  nombre  de cas (thèse de votre première partie) lorsqu'il n'y  a  aucun  intérêt  à mentir (première idée) ; quand on a décidé de dire  le  vrai  en  toutes circonstances,  une  bonne  fois  pour  toutes,  pour  des  raisons  religieuses  ou  morales  rigoristes  (deuxième idée)  ;  ou  bien  si  l'on  se moque  absolument  des  conséquences  qui  découlent  du  fait  de  la dire  (troisième idée). Développement de la première idée Ainsi  on  peut  et  doit  dire  la  vérité  lorsque  sa  formulation  n'entraîne aucune  conséquence.  Dans  le  cas,  par  exemple,  où  elle  suppose  la pure et  simple  expression  d'évidences  :  (exemples)  la  nuit  succède au jour  dans  une  rotation  calculable  ;tous  les  hommes  sont  mortels, etc.,  ou  lorsqu'elle  permet  de  donner  des  informations  positives  et de  nature  à  valoriser  celui  qui  les  fournit.  Ainsi  un  médecin  qui annonce  à  son  patient  un  bon  résultat  médical,  une  rémission  dans sa maladie,  une  guérison  assurée. Développement de la deuxième idée On  peut  aussi  dire  la  vérité,  et  dans  toutes  les  circonstances,  parce qu'on  croit  en  un  Dieu,  quel  qu'il  soit,  et  que  l'on  obéit  à  son commandement interdisant tout  mensonge.  En  matière  de  morale, certains  philosophes  — dont  Kant  (référence à l'histoire des idées) — pensent  de  même  et  supposent  que  ne  pas  dire  la  vérité  une  seule fois,  c'est  rendre  impossible  la  confiance  tout  le  temps.  Pour  qu'une croyance  en  l'autre  soit  possible,  il  faut  qu'il  ne  mente  jamais.  Cette position  ne  souffre  aucune  exception. Développement de la troisième idée Dans  cette  hypothèse,  toujours  dire  la  vérité  suppose  qu'on  ne  se soucie pas  des  conséquences qu'il  y a à  la  révéler.  Les  défenseurs  de

l'idée  que  toute  vérité  est  bonne  à  dire  font  primer  la  vérité  sur  ses effets.  Peu  importe  la  suite.  Après  l'affirmation  d'une  vérité,  il  faut moins  se  soucier  de  l'enchaînement  des  événements,  positifs  ou négatifs,  que  de  la  position  absolue  et  rigoureuse  à  tenir  coûte  que coûte.  Pouvoir  dire  la  vérité  oblige  à  la  dire.

Deuxième temps de votre devoir : l'antithèse On peut  s'opposer  à  cette  vision  rigide  des  choses  et  défendre  plutôt l'idée  qu'il  n'est  pas  toujours  nécessaire  de  dire  la  vérité  (thèse  de votre deuxième partie). Un individu qui ignorerait  le  mensonge serait sûrement  un  saint,  mais  en  même temps  un  insupportable  personnage,  incapable  de  prévenance,  de  délicatesse  et  de  diplomatie.  Ne pas dire  la  vérité  semble  donc  se  justifier,  notamment  :  quand  on  a  le souci  des  conséquences de la  vérité  (première idée)  ;  lorsque  sa  révélation  peut  blesser  (deuxième idée) ;  voire  dans  le  cas  où  son  utilité n'est  pas  démontrée  (troisième idée). Développement de la première idée Lorsque  l'annonce  d'une  vérité  provoque  en  cascade  des  conséquences  négatives  pour  celui  qui  en  prend  connaissance,  il  ne semble pas  nécessaire  de  la  dire.  Un  silence  peut  paraître  préférable, sinon  un  mensonge.  (Exemple)  Ainsi  d'un  malade  à  qui  il  resterait quelques  semaines  à  vivre  :  un  médecin  disciple  de  Kant  lui  annoncerait  sa  condamnation  à  mort.  Il  serait  certes  moral,  mais  aussi cruel.  Au  nom  de  l'humanité,  un  autre  médecin  trouverait  des formulations  qui  le  dispensent  d'annoncer  trop  brutalement  une aussi  mauvaise  nouvelle. Développement de la deuxième idée De  même,  on  peut  douter  qu'il  soit  défendable  de  dire  la  vérité lorsque,  sous  couvert  de  moralité,  son  expression  permet  à  un  tiers de  donner  comme  ne  venant  pas  de  lui  une  information  désagréable  —  qu'il  s'empresse  pourtant  de  transmettre,  parfois  avec  un certain  plaisir  pervers.  (Exemple)  Chacun  a  pu  expérimenter  ce  genre de  pratique  malsaine  en  apprenant  par  un  supposé  ami  ce  qu'un autre  hypothétique  ami  bien  intentionné  a  dit  sur  son  propre compte...

Développement de la troisième idée On  ne  pratiquera  pas  toujours  la  vérité  dans  les  cas  où  son  utilité n'apparaîtra  pas  évidente.  Or  en  matière  d'utilité,  chacun  décide  : faut-il  selon  le  principe  d'une  belle  théorie  pure  défendre  absolument la  vérité,  quelles  qu'en  soient  les  conséquences  —  et  toujours la  faire  primer  ?  Ou  plutôt  se  demander  si,  au  nom  d'une  conception de  l'humanité,  on  ne  doit  pas  mettre  en  avant  la  douceur,  la gentillesse,  la  prévenance,  la  sollicitude,  autant  de  vertus  bien souvent préférables  à  la  vérité  ? Troisième  temps de votre devoir  :  la  synthèse Réfléchir  sur  une  question  éloigne  bien  souvent  des  faits  quotidiens. On théorise  dans  l'absolu  alors  qu'il  n'existe  que  des  situations  dans lesquelles  se  trouvent  réellement  des  individus  en  chair  et  en  os.  Dire toujours  la  vérité  et  ne  jamais  la  dire,  voilà  deux  pratiques  monstrueuses (Première idée). Ne peut-on pas imaginer une pratique mesurée  du  mensonge,  autant  dire  un  recours  exceptionnel  et circonstancié  (Deuxième idée) ? Ou encore un art de l'éviter  sans  pour autant infliger  la  vérité  douloureuse  (Troisième idée)  ?  Et  si  une  position  intermédiaire  était  tenable  (Thèse  de  votre troisième partie)  ? Développement de la première idée Les  excès  sont  en  effet  condamnables.  Un  individu  décidé  à  ne  dire que la  vérité  ou  un  autre  convaincu  qu'il  ne  fa  ut  jamais  la  dire,  voilà deux  façons  différentes  d'être  le  même  monstre  négateur  d'autrui. Le premier  exerce  sa  cruauté  au  nom  de  la  vérité  :  il  répond  positivement à  la  question  «  Doit-on  toujours  dire  la  vérité  ?  ».  Chaque  fois qu'on  le  peut,  on  le  doit.  En  revanche,  le  second  répond  négativement  :  il  affirme  qu'on  ne  doit  pas  toujours  la  dire,  voire  qu'il  vaut mieux ne jamais la  dire.

éveloppement de la deuxième idée L'idéal  suppose  la  bonne  distance  :  ni  la  vérité  à  tout  prix,  ni  le mensonge  systématique,  mais  un  mensonge  pratiqué  de  manière rare,  exceptionnelle,  dans  le  but  de  préserver  l'autre  de  la  violence de la  vérité  —  quand  celle-ci  est  violente.  (Exemples)  Cacher  à  un mations  négatives  ou  désagréables.  En  fait,  mentir  pour  épargner, ne pas dire  la  vérité  dans  le  cas  où  elle  est  difficile  à  entendre. Développement de la troisième idée À la  question  : «  Doit-on  toujours  dire  la  vérité  ? »  on  répondra  :  non, pas toujours,  pas  systématiquement,  mais,  de  manière  pondérée,  on peut  recourir  à  des  mensonges  qui  ne  sont  pas  travestissement  ou déformation de la  vérité,  mais  omission  :  (Exemples)  ne  pas  répondre à une  question  en  sachant  qu'il  nous  faudrait  mentir,  mais  s'en  sortir avec  une  pirouette  humoristique  ou  ironique,  répondre  assez  finement  pour  ne  pas  éveiller  les  soupçons,  en  réalité  jouer  avec  les mots. De sorte  qu'on  ne  dirait  pas  toujours  la  vérité,  certes,  mais  sans pour  autant  recourir  au  mensonge... Conclusion :  récapitulez  les  certitudes  obtenues Concluons donc  que  le  mensonge  n'est  ni  bon  ni  mauvais  en  soi,  pas plus  que  la  vérité  ;  que  dire  toujours  la  vérité  n'est  pas  plus  défendable  que  de  ne  jamais  la  dire  ;  qu'en  fait  il  faut  moins  la  penser  en termes de fin  qu'en  termes  de  moyen  ;  qu'ainsi,  l'usage  de  la  vérité  et celui  du  mensonge  se  jugent  et  s'apprécient  moins  absolument  que relativement.  On  ne  dira  pas  toujours  la  vérité,  mais  seulement quand  elle  augmentera  l'humanité  entre  les  hommes.  En  revanche, dès  qu'une  vérité  proférée  augmenterait  le  mal,  on  tâcherait  de  lui préférer  un  mensonge générateur de gentillesse,  (ouvrez sur d'autres perspectives) vertu nécessaire pour entamer une relation  avec autrui... malade  condamné  la  nature  de  son  mal,  ne  pas  rapporter  des  informations

mations  négatives  ou  désagréables.  En  fait,  mentir  pour  épargner, ne pas dire  la  vérité  dans  le  cas  où  elle  est  difficile  à  entendre. Développement de la troisième idée À la  question  : «  Doit-on  toujours  dire  la  vérité  ? »  on  répondra  :  non, pas toujours,  pas  systématiquement,  mais,  de  manière  pondérée,  on peut  recourir  à  des  mensonges  qui  ne  sont  pas  travestissement  ou déformation de la  vérité,  mais  omission  :  (Exemples)  ne  pas  répondre à une  question  en  sachant  qu'il  nous  faudrait  mentir,  mais  s'en  sortir avec  une  pirouette  humoristique  ou  ironique,  répondre  assez  finement  pour  ne  pas  éveiller  les  soupçons,  en  réalité  jouer  avec  les mots. De sorte  qu'on  ne  dirait  pas  toujours  la  vérité,  certes,  mais  sans pour  autant  recourir  au  mensonge... Conclusion :  récapitulez  les  certitudes  obtenues Concluons donc  que  le  mensonge  n'est  ni  bon  ni  mauvais  en  soi,  pas plus  que  la  vérité  ;  que  dire  toujours  la  vérité  n'est  pas  plus  défendable  que  de  ne  jamais  la  dire  ;  qu'en  fait  il  faut  moins  la  penser  en termes de fin  qu'en  termes  de  moyen  ;  qu'ainsi,  l'usage  de  la  vérité  et celui  du  mensonge  se  jugent  et  s'apprécient  moins  absolument  que relativement.  On  ne  dira  pas  toujours  la  vérité,  mais  seulement quand  elle  augmentera  l'humanité  entre  les  hommes.  En  revanche, dès  qu'une  vérité  proférée  augmenterait  le  mal,  on  tâcherait  de  lui préférer  un  mensonge générateur de gentillesse,  (ouvrez sur d'autres perspectives) vertu nécessaire pour entamer une relation  avec autrui

Source Bibliographique pour ce petit travail . la méthode (Auteur Date)

ONFRAY Michel( 2001). Antimanuel de la philosophie , Edition breal Rosny , France , p.323, 324, 325, 326, 327, 328

Pour une critique de la notion de la vérité , consultez

La  République  (entre  389  et  369  av.  J.-C),  VII  (514a-517a),  in  Œuvres complètes,  tome  1,  trad.  L.  Robin,  «  La  Pléiade  »,  Gallimard,  1950.

Alain  (français,  1868-1951)

Francis Bacon (anglais,1561-1626)

Simone  Weil  (française,  1909-1943)

Platon  (grec,  427-347  av.  J.-C.)

Blaise  Pascal  (français,  1623-1662)

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