SEMENCHE-H Les étudiants « woulibè » du CHCL
SEMENCHE-H
Les étudiants
« woulibè » du CHCL
Jean Joanes
Contributeur à l`article :
Achille Robinson
Alcinor Arthur Saint-Jean
Alfred Shinaider
Fabien
woobens
Louis Ariel Lucardi
Méliantus Odner
Saint-croix Réginald
Résumé (abstract)
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L`autostop est devenu de jour en jour un outil indispensable pour les
étudiants et plus spécifiquement pour ceux du CHCL. Quotidiennement, ils se
défilent au bord de la route dans l`espoir de trouver un bain de conduite.
C`est une pratique qui n`est pas récente dans le quotidien des étudiants. Ce qui est important à signaler, c`est la
mansuétude des chauffeurs qui n`ont jamais causé de mal aux autostoppeurs. À
travers cette recherche, nous avons exploré ce phénomène qui se repend dans le
milieu estudiantin haïtien.
©Semence-h, tous droits réservés
1- introduction
Tout à la fois sacralisé et
diabolisé, le jeune étudiant haïtien est perçu comme un potentiel de prospérité
et d’innovation. On le voit aussi comme un instrument d’un capitalisme cynique.
Pour cela, la force qu`il a en son intérieur est perçue dans l'œuf comme un
potentiel à l'état pur. Et ce potentiel sera utilisé par les hommes d'affaires
et les politiques sans un accompagnement adéquat. C`est un projet bien défini
par les garants du système. Cela ressemble comme deux gouttes d'eau à
l'exploitation sauvage de l'homme par l'homme au sens de Thomas Hobbes, l`homme
est un loup pour l`homme. Jean-Marie Beaudouin(2014) note que « contrairement
aux autres pays de la région dont Haïti partage les eaux salées, la société
intellectuelle locale s’interdit de parler même du concept de classe, encore
moins des luttes qui en résultent » (cité dans tout Haïti, 30 juin 2014).
Selon la conception de Lucrète,
"Pour qui règle sa vie d'après la vraie sagesse, la suprême richesse est
de savoir vivre content de peu, de posséder égalité d'âme. De ce peu, en effet,
il n'y a jamais de manque. Mais les hommes recherchent la puissance et les
dignités, espérant donner ainsi à leur fortune une base solide." Dans la
manière dont on applique le capitalisme ici, ça laisse à désirer. Le faussé
entre les riches et les pauvres est trop grand. Un groupe qui possède tout et
un autre qui n`a rien. Haïti est, en cela, un pays injuste, profondément
inégalitaire, où une minorité de 3% de possédants gère 80% de l’économie (le
Magazine Le Monde, 12 janvier 2012), surexploitant une main-d’œuvre taillable
et corvéable à merci. Les étudiants sont les plus grandes victimes du
gouvernement et du système en place. Donc, le respect reste le seul bien des
jeunes qui se confient à l'éducation après toutes les humiliations qu`ils ont
connu dans leurs parcours.
Cette recherche répond
plus spécifiquement à un objectif de compréhension de la raison de
l`augmentation de la quantité d`étudiants autostoppeurs. Nous avons aussi
proposé des pistes de solution pour pallier à ce problème. Ce travail propose un ensemble de moyens théoriques
destinés aux responsables visant à régler efficacement cette anomalie.
2- Apparition des nouveaux phénomènes sociaux en Haïti
En Haïti, les phénomènes sociaux
créent à partir de simples événements. Le «pays lock» accouche le kidnapping;
les manifestations entraînent la banalisation de la célébration des dates importantes
dans notre histoire de peuple et la mort du président Jovenel Moïse entraîne ce
vide présidentiel qui n'en finit pas.
Depuis quelque temps, on ne vend
plus l'essence dans les pompes et ça devient un fait normal. Ces jours-ci, ce
commerce reste entre les mains des petits détaillants. Ils l'étalent sur le
bord de la route comme des lots de Mangues et le vendent à leur gré. Vous
savez, c'est une triste histoire que je suis en train de vous raconter. Vu la
dangerosité du pétrole, il devrait être placé en lieu sûr. Fort
malheureusement, on constate tout le contraire. Cette situation désagréable a
donné naissance à l'augmentation abusive des prix de transport. Cela crée un
désordre au niveau de l'économie. Nous ne sommes pas sans savoir que le pétrole
est un produit transversal. Son augmentation dans le marché informel influence
tout et rend la vie dure. Les étudiants sont la plus grande victime de cette
situation désastreuse. De par son essence, l'homme est un être responsable,
cela fait partie de son être (Jonas 1979). C'est-à-dire que nous passons outre
de ce principe. Nous appuyons sur les proverbes, le hasard et les paris
sportifs. Le vieux dicton haïtien nous dit: Toutan gen lavi gen espwa. Pourtant
selon le Rapport sur le Développement humain du PNUD 2019, Haïti est le
cinquième pays du monde (parmi 148) en termes de pertes de l'IDH lors du
contrôle de ces inégalités. Malgré ces données statistiques, nous construisons
notre faculté de penser avec ces genres de discours. Ces proverbes créoles là
créent une lueur d'espoir, un bouffé d`oxygène pour ceux qui veulent lutter
malgré les situations difficiles. Ce sont eux qui leur servent de booster.
Peut-être, ces proverbes-là qui traversent notre inconscient collectif sont la
source de nos malheurs. La cause de nos malheurs est sans nul doute notre
manière de penser.
3- La situation des étudiants du Nord
Ces derniers temps, les jours
sont difficiles pour la communauté estudiantine en général et particulièrement
pour celle du CHCL. Sans compter les nuits sans sommeil, la mauvaise
alimentation, la fatigue, le stress quotidien, les troubles sociaux politiques,
la vie chère, les étudiants se sont confrontés quotidiennement aux dictats des chauffeurs
de tap-tap dans un bras de fer juste pour une question de prix de la course.
Que ce soit au CHCL, UPNCH, FDSEG, UCNH, UFCH inclut dans cette liste toutes
les autres universités du département, les étudiants font face à cette
situation désobligeante. Le coût de transport explose leur bourse. Plus
précisément au CHCL, aucune catégorie n'est épargnée, peu importe qu'elle soit
nouvelle ou ancienne. "Tout moun nan woulib". Les étudiants
deviennent des autostoppeurs de grand chemin. Tous les après-midis, au bord de
la route, un grand nombre d'étudiants s'alignent pour demander faveur aux
chauffeurs dans l'espoir de trouver un "woulib". De cette pratique,
personne n'est épargnée, les filles, les garçons, les étudiants brillants, les
étudiants-marchand, etc. En général, tous les étudiants sont concernés.
Dans le Nord du pays, les
autostoppeurs sont très visibles, "yo pa mal pou rekonèt ." yo kanpe
pa pil, yo louvri de men yo tankou yon moun ki desespere chak fwa yon machin ap
parèt. Konsa yo sisite pitye chofè yo pou yo ka
pran yo. Pafwa se nan gwo goumen pou w
gentan monte. Bagay la red."
4- l`autostop et son histoire
Dans le terme français on parle
d'auto-stop ou bain de conduite, mais dans le langage populaire ici en Haïti on
dit couramment woulib. Selon Arnaud-Dominique(2020) ce concept est né avec la
démocratisation de l’automobile, son essor témoigne des désirs croissants de
mobilité et de liberté qui traversent la société française au milieu du
20e siècle, surtout chez les plus jeunes. Woulib, le terme créole traduit
littéralement auto-stop. Selon le dictionnaire Larousse, il signifie: Fait
d’arrêter une voiture pour se faire transporter gratuitement. Le principe est
simple: un autostoppeur se tient le long d’une route dans l’attente d’un
conducteur qui l’amène vers sa destination.
WECHNER(1996) identifie
trois motifs à ce mode de déplacement : économique (même si la
gratuité du voyage se traduit par des trajets plus longs et plus fatigants) ;
sociale (faire de l’autostop permet de voyager « seul »
autrement) ; enfin, le goût pour le « risque » que procure
l’autostop. L’autostop de proximité se situe entre l’autostop classique et
le covoiturage.
En France, selon Antoine
Piquet(2016) ce sont les embouteillages, les pics de pollution et la réduction
des marges de manœuvre pour le financement de transports en commun attractifs
sont autant de facteurs qui participent au développement du covoiturage.
Toutefois, le covoiturage ne peut être considéré comme la solution aux
problèmes de mobilités de nos agglomérations, mais bien comme un complément aux
autres alternatives à la voiture solo. Apparu en France à la fin des années
1930, en provenance des États-Unis, l’auto-stop n’est pas qu’un moyen de
locomotion bon marché. Cette pratique est très courante dans la société
française, Arnaud (2020), au milieu du 20e siècle, surtout chez les plus
jeunes.
Selon les résultats d'une étude
de Nicolas Guéguen, docteur en psychologie, spécialiste du comportement, en 2009,
dans Perceptual and Motor Skills, il rapportait que les blondes
avaient (juste un peu) plus de chances que les autres de se faire ramasser.
En 2004, dans Psychology
Reports, il montre que les auto-stoppeuses souriantes ont plus de succès
que les autres (alors que les auto-stoppeurs souriants, non).
Selon des études menées en
France, les autostoppeurs sont des personnes non motorisées sans réelle
alternative en termes de déplacement individuel. Ce sont des populations
qualifiées d’« assignés territoriaux » dont la motilité est réduite
pour des raisons financières, physiques, culturelles, linguistiques ou
cognitives :
4.1- L'augmentation sauvage des prix de transport dans le
nord d'Haïti
Depuis quelque temps, le prix
établi par le gouvernement ne tient pas. Malgré les notes publiées de façon récurrente
par la mairie de Cap-Haïtien, de la plaine du Nord ou encore de limonade, les
chauffeurs s'en foutent. Ils n'en fichent pas des décisions de l'état. Ils
fixent les prix en fonction de leurs idées.
Un trajet qui coûtait 5gdes en
2016, carrefour limonade-campus, coûte aujourd’hui 50gdes. C'est le même
constat pour le trajet Trou du Nord campus. Cette situation infernale nous a
rebutés.
En 2015, le circuit Cap-Haïtien-
trou du Nord payait 25gdes.
En 2017, ce même circuit payait
35gdes
2020, en pleine pandémie, le prix
a plus que doublé, la course payait 75gdes.
Peu de temps après l'assassinat
odieux de Jovenel Moïse, le prix a connu une fois une forte augmentation, il
passait à 150gdes. En sept ans, le prix du circuit Cap-Haïtien - Trou-du-Nord a
augmenté de 700%.
Le pire, quand l'essence, la
gazoline en particulier, se fait rare et vend jusqu'à 450$HT, les
automobilistes ajustent le prix et arrive à 200gdes et parfois 250gdes pour le
trajet Cap-Haïtien- trou du Nord. Cela en dit beaucoup.
5- Méthodologie de la recherche
Vu cette évidence, j'ai abordé
plusieurs étudiants autostoppeurs "woulibè" sur ce sujet. Ils ont
collaboré, car je leur avais précisé le but de mes questionnements. Cette
enquête a été menée au mois de juillet 2022. Elle n`excluait aucune catégorie
d`étudiants. Les étudiants de toutes facultés, de toutes filières ont été pris
en compte dès qu`ils ont donnés leur consentement.
Nombre de participants: 30
étudiants du campus Henry Christophe de Limonade
Parmi ces 30 étudiants, il y
avait 9 filles soit 30% et 21 garçons soit 70% de l'échantillon. Il faut dire
aussi que cet échantillon n'est pas assez représentatif. Ils sont âgés entre 19
et 27 ans. Leur âge moyen est de 22.5 ans.
Objectif: comprendre la
raison pour laquelle le nombre d'étudiants "woulibè" augmente
Question générale: pourquoi le nombre
d'étudiants autostoppeurs augmente-t-il ces jours-ci?
Question de recherche: existe-t-il
une corrélation entre la variation des prix des courses et l'augmentation des
autos stoppées?
Et Si le prix des taptap est
revenu à la baisse, y aura-t-il tant de woulibè devant les universités?
Nous avons utilisé un
questionnaire pour recueillir les données suivi d`un court entretien qui nous
permet d`identifier les principales sources de l`augmentation des étudiants
autostoppeurs. La démarche était assez structurée pour le travail que nous
souhaitions réaliser.
6- Analyse des données recueillies
À 100%, la cause principale est
l'augmentation du prix de transport. Les étudiants se sentent essoufflés,
fatigués, gênés, car ils sont tous frustrés. Les conditions ne sont pas réunies
pour eux, malgré tout, ils font énormément de sacrifices pour continuer avec
leurs études. Les "woulib" sont leurs derniers recours. L`analyse
thématique des entretiens semi-directifs qui suit permet d`apporter une
dimension qualitative a la compréhension de ce phénomène, l`augmentation des
étudiants autostoppeurs du CHCL. Les étudiants verbalisent pendant l`entretien
les difficultés qu`ils rencontrent quotidiennement avec le manque de moyen
économique qu`ils ont. Nous avons traduit leurs pensées comme suit :
Tout etidyan lage nan woulib
Epi
Dirijan yo sou woulib
Chofè
ak travayè machin ap griyan dan
Sa pa fè etidyan ni cho ni frèt, yo kanpe dan
Lè
lè a Kómanse di, yo rete souriyan
Malgre
chofè machin y ap bay move jan
Yo kwè nan lespwa fè viv, woulib la ap rive le ou la façon
Yon
rete moto, vwati, tankou gwo kamyon
Gen
nan yo ki méprize yo, gen lot ki konprann ka yo
Toujou gen yon vye chofè bon kè pou w pa rete atè
Pou tout chofè sa yo n ap voye yon gwo kout chapo
San
yo, etidyan yo t ap nan plis mizè
6.1- Pourquoi font-ils cette pratique?
Un fait important à noter, malgré
le prix des courses, il y a un embryon d'étudiants qui ne s'adonnent pas à
cette pratique. Cependant, si le "woulib" est prêt d'eux ils en
profitent à coup sûr. Un fait est certain, un bon nombre d'entre eux continue à
payer la course telle qu'elle est.
Savoir pourquoi les étudiants
vont-ils en ``woulib`` est une étape très importante dans le cadre de cette
enquête. Tous les étudiants n'ont pas le même motif. Certains d'entre eux sont
allés juste par complaisance. Ils ont de l'argent pour payer le transport, mais
ils accompagnent leurs amis dans cette aventure. Cette catégorie vient très
souvent pour plaisir.
Il y'a une autre catégorie qui
vient dans l'objectif de prendre une belle voiture dans laquelle elle se sent
plus confortable, car, ils n'aiment pas la façon dont on fait le transport en
commun. Ces étudiants-là sont à la recherche du confort. Cela met leur estime
dans un niveau normal. Dans la pyramide des besoins de Maslow, le besoin
d'estimation se trouve à la quatrième place, car elle est très importante dans
l'épanouissement de l'individu.
En général, les étudiants vont en
auto-stop pour faire de l'économie. Ils économisent ce quelque sou dans le
souci de couvrir les nombreuses dépenses quotidiennes. Une chose est certaine,
chaque gourde d'un étudiant à CHCL est budgétisée. Ils ont un menu bien
détaillé, ils savent quand ils doivent dépenser et quand ils doivent
économiser. Cette catégorie renferme le grand nombre d'étudiants. Sur les 30
étudiants que j'avais questionnés, la quasi-totalité fait partir de ce groupe.
Pour cette catégorie, si le prix des courses est revenu à la baisse, 70%
d'entre eux croient qu'ils ne viendront plus quotidiennement. Ils choisiront
quand ils pourront venir.
La dernière catégorie fait partie
de ce que j'appelle les "woulibè récalcitrants". Ils viennent
toujours dans le bain de conduite. Pour
cette catégorie, c'est si et seulement si le campus Henry Christophe de
limonade met à leur disposition des bus qui les transporteront jusqu'à chez
eux. C'est la seule option pour l'instant. Aucun autre moyen n'est encore
envisagé. Ils viennent sous la pluie comme sous le soleil. Ils n'ont ni jours ni
heures. D'ailleurs, ils le font dans la matinée et dans l'après-midi. Ce sont
des étudiants qui sont bien ancrés dans cette pratique. Ce sont les battons de
bains de conduite.
6.2- Réaction des étudiants
Voilà, une situation alarmante et
lamentable dans laquelle évoluent les espoirs du pays. À aucun moment, les
étudiants n'hésitent pas à accuser les dirigeants politiques comme première
responsable de cette condition de vie. Ils les accusent parce qu'ils n'ont pas
de souci pour les jeunes qui choisissent la voie de l'éducation. Ils ont
beaucoup plus de soucis pour ceux qui pratiquent le banditisme. Ces jeunes mal
orientés sont plus vulnérables et plus susceptibles à manipuler. De ce fait,
ils choisissent la destruction mentale au lieu de la construction mentale. Les
dirigeants donnent barrière libre aux chauffeurs de fixer les prix comme bon leur
semblent. Les responsables du transport en commun sont des irresponsables. Ils
ne gèrent rien. C'est l'ère du désordre.
En second lieu, les étudiants
accusent les dirigeants de l'UEH, particulièrement ceux du campus de leur comportement
égocentrique. Pourvu que leur bus puisse fonctionner, ceux des étudiants ne
leur intéressent pas. "Zafè mouton pa zafè kabrit." Ainsi va la
république.
6.3- Perspectives
Quels sont les moyens pouvant
envisager pour rectifier le tir? Que peut-on faire pour diminuer la quantité
d'auto-stoppeurs? Comment peut-on intervenir? Pourquoi cela n'attire-t-il pas
la curiosité des dirigeants? Est-ce que cette situation de fait ne leur dit
rien? C'est un ensemble de questions que nous pouvons poser. À Limbé les
étudiants sont aussi nombreux dans le bain de conduite que ceux de Madeline et
de limonade. Ceux qui se trouvent au centre-ville du Cap-Haïtien ont la volonté,
mais c'est difficile pour eux. C'est beaucoup plus facile pour les étudiants de
Limonade, de Madeline et de Limbé pour demander un "woulib" que les
étudiants qui se trouvent au centre-ville du Cap-Haïtien.
Maintenant on doit se demander: quoi faire?
On peut envisager un ensemble de
solutions. Parce que, si on réfère aux maximes d’Albert Einstein, un problème
identifié est à moitié résolu. De ce fait, les concernés à savoir les dirigeants
du gouvernement, de l'UEH et du campus Henry Christophe de limonade en
particulier doivent travailler sur de possibles réponses. Parmi lesquels, ils
peuvent louer des bus pour donner transport gratuit aux étudiants bien que tous
les étudiants peuvent ne pas bénéficier en même en raison de leur horaire.
Alors, ils peuvent définir des closes avec la compagnie pouvant favoriser le
plus grand nombre de bénéficiaires.
Autres solutions possibles, le
gouvernement peut acheter des bus et les offrir au décanat de l'UEH et des
universités publiques pour pouvoir éradiquer ce problème.
En fin de compte, ils peuvent
utiliser des experts pour leur donner la
solution la plus probable et la plus efficace.
Donc, ce ne sont pas les
solutions qui manquent, mais la volonté.
7- Conclusion
En somme, cette affaire de
"woulib" ne laisse aucun étudiant sans réactions. Personne n'est à
l'abri de ce fléau d'inflation. Je le dis et je le redis, ils sont tous
concernés. Cette affaire de "woulib" devient de jour en jour un fait
normal. Donc, ils existent une forte corrélation entre la variation des prix de
la course et l'augmentation des étudiants autostoppeurs. La variation des prix
est à la base de l'augmentation des étudiants qui font cette pratique.
On doit aussi signaler les
mauvais traitements qu'ils ont subis. Les "travayè machin" se moquent
d'eux en utilisant des mots malsains. Ils les traitent comme des petits
vagabonds, de petits bambins. En dépit de tout, ils croient que solliciter un
"woulib" n'est pas un déshonneur. Leurs forces de caractère leur
servent de booster, car leur étude est plus importante que toute intimidation.
Pour conclure, nous allons
raconter ce qui c'était passé un 25 septembre 2014 en France. En fin de
journée, un jeune couple fait de l'auto-stop sur la commune de Sénas, dans
les Bouches-du-Rhône. Les deux jeunes âgés d'une vingtaine d'années finissent
par monter dans la voiture d'un homme, qui fait d'abord mine de les conduire où
ils le souhaitent. Mais au bout de quelques minutes, il s'arrête sur un chemin
de terre et menace les amoureux. Le Figaro relate ces faits ignobles.
Une arme à feu pointée en leur
direction, les deux jeunes se font dépouiller de leurs affaires. Mais
l'individu ne s'arrête pas là et le cauchemar continue. Il ordonne au jeune
homme de s'allonger sur le sol, et à la jeune femme de lui faire
une fellation sous le regard de son petit-ami. Bien décidé à
terminer ce qu'il a commencé, l'homme viole la jeune fille et
abandonne le couple, sous le choc, au bord de la route.
Malgré l'insécurité grandissante
qui règne à travers le pays, les étudiants restent optimistes qu’aucun
malheureux ne leur atteint. Bien heureusement, jusqu'à aujourd'hui aucun
incident malheureux n'est enregistré dans cette pratique. L'éternel les garde
aucun malheur ne les arrivera. Chapeau bas!
Bibliographie
Arnaud-Dominique, H. (2020), le
temps des auto-stops, revue d'histoire n.148, mis en ligne sur cairn.info
Arnaud-Dominique, H. (2020), Liberté,
mobilité, sécurité en France des années 1930 aux années 1970, Revue
d'histoire 2020/4 (N° 148), pages 3 à 15
HANS, J. (1990) Le Principe
responsabilité; traduction de Greisch, J. (1995) coll. « Champs », France,
Flammarion, 199
Piquet, A. (2016) la
complémentarité entre le covoiturage et les transports en commun: L'exemple de
Rennes Métropole, Université Toulouse-Jean Jaurès,
https://www.liberation.fr/vous/2011/11/22/la-science-prend-les-filles-en-auto-stop_776289/
Annexes
Liste des abréviations
UEH : université d`état d`Haïti
CHCL : campus Henry Christophe de Limonade
UFCH: université francophone du Cap-Haïtien
UCNH : université chrétienne du Nord d`Haïti
UPNH: université publique du Nord d`Haïti
IDH : indice de développement humain
PNUD : programme des nations unies pour le
développement
Liste de mots inconnus
Pays lock : terme anglicisme utilisé en Haïti pour
décrire la rupture des voies publiques
Woulib : terme créole équivalent d`autostop
Woulibé : terme créole équivalent d`autostoppeur
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