Comment peut-on comprendre la Science Politique en Haïti ? par Angrand Marc Rodson .( En 4 Volumes)

: UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI (UEH)

CAMPUS HENRI CHRISTOPHE DE  LIMONADE (CHCL) 

FACULTE DES LETTRES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES (FSHS) DÉPARTEMENT : SCIENCES POLITIQUES

NIVEAU : L 2



Devoir : philosophie politique et sociale.

Sujet : Qu’est-ce que l’état de nature ?


Professeur : Edelyn DORISMOND. PhD. 

Etudiant : ANGRAND Marc Rodson Jeesly




Contributeur de l'article : Boomba Libertaire 

Tel : 39989718



Date de remise : le 19/12/22



Plan sommaire

1 -Introduction 3

2 -Définition de l’état de nature 4

3 -Différentes visions de l’état de nature 4

3.1 - Conception de l’état nature chez Thomas Hobbes 5

3.2 - Contexte historique 5

3.3 - Description de l’état de nature chez Hobbes 5

3.4 - Conception  d’état de nature chez John Locke 6

3.5 Conception de l’état de nature chez Jean-Jacques Rousseau 7

4 -Conclusion 9

5 – Bibliographiques 10

















-Introduction 

L’état de nature est une notion de philosophie politique forgée par les théoriciens du contrat à partir du XVIIe siècle qui s'oppose à l'état civil. Elle désigne la situation dans laquelle l'humanité se serait trouvée avant l'émergence de la société, et particulièrement avant l'institution de l'État et du droit positif. Bien que certains aient cru à la réalité de l'état de nature, le concept est d'ordinaire pensé comme une hypothèse méthodologique, utile indépendamment de sa véracité historique. Il existe différentes conceptions de l'état de nature, largement différentes selon leurs auteurs. On retrouve sur les débats au sujet de l'état de nature l'idée du Bon Sauvage (d'une nature innocente ou bonne), et celle de Hobbes (d'une nature mauvaise), entre autres. Dans tous les cas, l'état de nature est situé dans un temps reculé, avant la naissance des sociétés étatiques. Selon le point de vue des partisans d'une nature bonne (ou innocente), le développement des sociétés étatiques met globalement fin à cet état. D’ailleurs, à bien remarquer le concept état de nature semble renferme sur la nature humaine, le système de vie naturel antérieur, comment est-il possible de définir l’état de nature en opposition a l’état civil ? Entre autre, si l’état de nature est une notion introduit par les philosophes politiques comme opposant à l’état civil au XVII siècle, dans quelle mesure peut-on vraiment parler de l’état nature ? Est ce l’état de nature, la condition où se trouve l’humanité avant l’évolution de la société ?     

Les débats au sujet de l’état nature parcourent les idées des philosophes modernes tels que Thomas Hobbes, John Locke et Jean Jacques Rousseau, pour n’en citer que ceux-là, c’est pour cette raison aujourd’hui il est incontournable d’aborder la notion de l’état de nature sans avoir largement mettre en évidence les différences pensées des philosophes politiques dont nous venons d’être signaler. Tout d’abord, pour mieux appréhender la question qu’est-ce que l’état de nature ? Avant tout, nous allons définir l’état de nature comme l’absence de règles, où les hommes possèdent des besoins naturels. Puis nous passerons en revue les différentes  visions de l’état de nature des  penseurs philosophiques, particulièrement celle des théoriciens  contractualistes. Et après quoi, nous bornerons le débat sur l’état de nature  comme étant la pensée philosophique pour ainsi dire une hypothèse méthodologique qui conduit à conclure un pacte entre les humain aboutir à l’instauration de l’Etat.            

         


-Définition de l’état de nature 

L'état de nature est l'absence de règles : les hommes possèdent des besoins naturels (comme se nourrir, dormir, se défendre contre autrui, etc.) et une liberté naturelle (caractérisée par une absence de contraintes externes). Le Contrat social (Contractualisme) instauré dans une société (ou proto-société, puisque c'est le Contrat social qui donne naissance à la société) vient restreindre les droits et les libertés naturelles en imposant des règles nécessaires à l'égalité, au droit dans une société. Le Contrat social garantit aux hommes une liberté politique à la place d'une liberté qui n'en serait pas réellement une, la liberté naturelle (Rousseau, J.J, 1764). Alors que dans l'état de nature, l'homme obéit à la loi du plus fort, il obéira plutôt aux lois (instituées par la justice) dans l'État de droit. Les droits naturels deviennent donc des droits civils, et la liberté naturelle devient la liberté politique. Ainsi, l'homme devient réellement libre puisqu'il n'a plus à se soumettre à la force mais doit obéir à la loi. Sa liberté naturelle est alors restreinte par la loi, permettant ainsi que celle-ci n'entrave plus la liberté d'autrui. La liberté politique est alors une vraie liberté puisque contrairement à la liberté naturelle elle n'est pas destructrice pour elle-même et permet à tous les citoyens d'être libres, en accord avec la volonté générale (Rousseau, J.J., & Dreyfus-Brisac, E.P, 1886).

-Différentes visions de l’état de nature 

Considèrent les auteurs théorisant sur la notion d’état de nature en toute conscience, on peut commencer avant les philosophe contractualistes, Aristote, introduit que l'homme est « animal politique » c'est-à-dire qu'il est naturellement social, il n'existe donc pas d'état de nature dans lequel l'homme vivrait isolément (Annick, J, 2018). Au Moyen Âge, Thomas d'Aquin reprend cette conception aristotélicienne : « l'homme est naturellement social ».

La théorie politique d'Épicure mentionne cependant à état de nature (Goldschmidt, V, 1977). les hommes qui vivaient de manière sauvage et indisciplinée auraient instauré par la suite un ensemble de conventions (une sorte de pré-contrat social ou sunthekai), propre à assurer la paix civile, et à permettre aux sages de méditer librement sans avoir à craindre pour leurs vies : « Épicure voit le fondement de la cité, et plus généralement des liens de droit, dans des contrats ou des conventions liant des sujets autonomes, les hommes s'associent parce qu'ils ont éprouvé la douleur de subir des dommages, l'homme n'est pas un animal naturellement politique ». D'autres théories philosophiques de l'antiquité, découlant directement du mythe de l'âge d'or d'Hésiode, vont également mentionner l'état de nature, même si la plupart seront oubliées par la suite, du fait de la prédominance des thèses aristotéliciennes. Il s'agit notamment de la Panchaïa d'Évhémère, qui imagine que les dieux sont des hommes divinisés pour avoir fait sortir l'homme de l'état de nature, mais aussi du mythe du politique de Platon concernant les hommes du temps de Cronos (le temps dans les lois).

- Conception de l’état nature chez Thomas Hobbes 

Thomas Hobbes (1651), est l'un des premiers philosophes à introduire la notion d’état de nature : il tente d’imaginer ce que serait l’homme en l’absence de toute détermination sociale, de toute loi. Cet état, qui n’a jamais existé, a pour intérêt philosophique de comprendre l’étendue de ce que la société (état de l'humanité encadrée par l'État) apporte à l’homme. Au-delà de la condition historique, la condition originaire de l'humanité, l'état de nature est aussi une expérience de pensée, qui ne pose pas l'état de nature comme existant (ou ayant existé), mais comme une hypothèse fictive pour comprendre le fondement logique du social.

- Context historique

À l'époque où Hobbes entreprend sa réflexion philosophique, il est témoin de la guerre civile qui fait rage en Angleterre : la Première Révolution anglaise (1641-1649) a conduit à l'établissement d'une monarchie parlementaire. Pour Hobbes, si l'Angleterre est en guerre, cela résulte du manque de compréhension de la nature humaine, de la manière d'organiser la vie sociale. Il attribue ce manque de compréhension aux sectes religieuses, dont chacune prétend avoir le monopole de la vérité et qui répandent des idées fausses sur la moralité, la justice, etc.

- Description de l’état de nature chez Hobbes 

Pour Hobbes (1651), donc, l’état de nature est un « état de guerre de chacun contre chacun » (dans Léviathan). Tout homme cherche à se conserver ; or, à l'état de nature, l'homme est libre d'utiliser comme bon lui semble tous les moyens à sa disposition pour assurer cette conservation. Cette liberté illimitée conduit à la guerre universelle : « l'homme est un loup pour l'homme ». L'état de nature est donc contradictoire : la lutte de chacun pour sa survie met incessamment en danger la vie de tous.

Dans ces conditions, les hommes choisissent de passer entre eux un contrat, par lequel ils se dessaisissent de leur liberté, de leur autonomie (pouvoir de se donner à soi-même sa propre loi), pour la transférer à un tiers, le souverain chargé d'assurer leur sécurité. Or, en philosophie instrumentale, chacune des parties qui passent un contrat a intérêt à en violer les termes, comme nous l'indique le dilemme du prisonnier. C'est pourquoi Hobbes donne au Léviathan, au souverain, un énorme pouvoir coercitif : par la peur qu'il inspire à ses sujets, le Léviathan doit décourager quiconque de violer les termes du contrat social, ceci dans le but que le Bien commun soit préservé et que chacun agisse non pas dans son unique intérêt, mais dans l'intérêt de tous. Le contrat social est donc le mécanisme par lequel tous se lient les poings (en abandonnant leurs droits/libertés naturels) en s'imposant à chacun une autorité politique qui infligerait une peine énorme à quiconque désobéit.

Le contrat social hobbesien n'est pas un contrat passé entre le souverain et les sujets, mais entre les sujets eux-mêmes. En effet, un contrat est une entente dont les termes peuvent être violés. Or, le lien entre l'État (ou le Léviathan) et les citoyens est indissoluble. Le Léviathan est l'identité politique du citoyen ; le citoyen ne peut s'opposer au Léviathan - il est le Léviathan. Celui-ci n'est donc pas obligé par le contrat. Une fois qu'il est institué, le Léviathan s'élève donc au-dessus de la mêlée, et nul ne peut lui ravir son pouvoir. Il peut appliquer à sa guise le principe du monopole de la contrainte physique légitime : si quelqu'un nuit à la société, il doit être mis à l'écart sur le champ, puisque la raison d'être du Léviathan est d'assurer la sécurité de ses citoyens. En revanche, le pouvoir souverain est ordonné à sa fonction : chacun est libre de lui désobéir dès lors que sa sécurité est en péril. En effet, au moment même où le Léviathan devient une menace pour un sujet, celui-ci n'est plus lié par les termes du contrat et se doit d'assurer sa propre sécurité. Le « droit à la vie » ou « droit à la sécurité » est donc plus fondamental que le contrat social, puisque c'est précisément pour protéger ce droit que la société (et le Léviathan) sont instaurés.

- Conception  d’état de nature chez John Locke

Contrairement à Hobbes, John Locke (1690), autre théoricien du contrat social, imagine l’état de nature comme un état d’égalité et de paix, où les hommes se portent mutuellement secours en cas de besoin. En effet, les hommes sont dotés de raison, et leur raison les porte à ne pas faire de mal à autrui. Il existe donc pour Locke un « droit naturel », une morale déjà présente dans l’état de nature. Le principal problème de l'état de nature, pour Locke, provient de la propriété privée. Puisque les ressources sont limitées, rien ne pourrait empêcher un individu de s'approprier la totalité des ressources pour lui et sa famille, et ainsi en priver ses voisins. L'institution de la propriété privée devient donc problématique, et celle-ci doit être gouvernée, réglementée.

Dans la philosophie de Locke, la propriété privée suppose l’exclusion d’autrui, ce qui s’avère être une source de conflits potentiels. Mais dans un contexte où les ressources sont limitées en abondance, il revient à chacun de ne prendre que ce dont il a besoin et de laisser ce qui reste, ce qui lui serait inutile, à ses homologues afin que chacun puisse profiter de ce dont il a besoin. Il devient donc illogique, par exemple, de s’approprier toutes les ressources et laisser les denrées périssables pourrir parce qu’on ne les consomme pas, tout en empêchant autrui de satisfaire leurs besoins et les consommer à sa place. Cependant, l’invention de l’argent, qui est une denrée non-périssable, permet l’accumulation matérielle au-delà des limites du simple besoin. L’appropriation d’argent devient une fin en soi, ce qui vient légitimer le fait, pour un individu, de chercher à étendre toujours davantage ses possessions. Comme il est légitime d’étendre ses possessions et d’acquérir toujours plus de biens, les individus entreront nécessairement en conflit les uns avec les autres, puisque les ressources sont limitées. L’institution de cette convention qu’est l’argent conduit donc les individus de l’état de nature à l’état de guerre, où tout le monde cherche à accroître sa fortune au détriment de celle d’autrui et où chaque individu doit rester sur ses gardes, et ce en tout temps, pour éviter d’être détruit, pillé par ses congénères. Afin de se sortir de l’état de guerre ainsi engendré et restaurer la paix et la quiétude, il devient nécessaire pour le peuple de se doter d’un État, qui assurerait à chaque citoyen la garantie qu’il puisse jouir de sa propriété privée et de l’utilisation de ses biens en toute sécurité face aux autres citoyens.

Conception de l’état de nature chez Jean-Jacques Rousseau

Comme Thomas Hobbes, Jean-Jacques Rousseau (1754), suppose l’existence d’un « état de nature » avant l’instauration de l’état social. Rousseau récuse le dogme catholique du péché originel réaffirmé au concile de Trente, et c'est la raison pour laquelle il a recours à une fiction pour écarter tous les faits de l'histoire. Bien sûr, il ne s'agit encore que d'une supposition théorique : l'état de nature est un état qui n'a peut-être pas existé, qui n'existe plus et n'existera jamais. Cette fiction théorique lui permet d’étayer sa réflexion philosophique et, surtout, de comprendre ce qu’est l’ « homme naturel », dénué de tout ce que la société a fait de lui. En d’autres termes, il veut remonter à l’homme individuel, hors de l’homme social.

Pour Rousseau (1754), l’homme naturel est animé de deux passions : l’amour de soi et la pitié. L’amour de soi, c’est l’instinct de conservation, ce qui fait que l’homme cherche à se préserver et à se conserver (à ne pas confondre avec l'amour propre qui, lui, se développe avec la société). La pitié incite, quant à elle, l’homme à avoir une « répugnance naturelle à voir périr ou souffrir tout être sensible et principalement nos semblables ». De là l’idée maîtresse de Rousseau : l’homme est bon, c’est la société qui le corrompt. Mais attention : si l’homme naturel est bon, il n’est pas pour autant moral. Pour accéder à la moralité, l'homme doit développer une conscience du bien et du mal et entretenir des relations constantes et durables avec ses semblables, ce qu'il ne peut faire qu'en accédant à l'état social. La morale étant une création sociale, l'homme à l'état de nature ne peut qu'ignorer de quoi il s'agit.

Le contrat social, tel qu’il est théorisé dans du contrat social (1762), a pour but de rend le peuple souverain, et de l’engager à abandonner son intérêt personnel pour suivre l’intérêt général. L’Etat est donc crée pour rompre avec l’état de nature, en chargeant la communauté des humains de son propre bien-être. Le contrat social rousseauiste est d’avantage proche du contrat hobbesien en ce qu’il vise lui aussi à rompre avec l’état de nature (le contrat social lockéen visant, lui, à le garantir par un cadre légal). Mais à la différence de Hobbes comme Locke, le contrat social rousseauiste ne charge pas un tiers de la sauvegarde de la vie ou de la liberté et de la propriété de chacun, mais charge les citoyens eux-mêmes de cette sauvegarde par le principe de la volonté général. Le contrat rousseauiste est un pacte d’essence démocrate, dans lequel le contrat social n’institue pas un quelconque monarque, mais investit le peuple de sa propre souveraineté.     



-Conclusion 


La conception état de nature comme pensée philosophique est une dimension où l’homme ne possède que des besoins naturels, c'est-à-dire manger, boire, dormir et se défendre contre autrui. A l’origine cet état était normé de primitif entre autres, qu’est une vision anthropologique du monde considère l’individu comme barbare pour ainsi dire l’homme sans écriture, sans culture (connaissance). Cependant au sens philosophique, particulièrement philosophie politique surtout à travers les idées des théoriciens contractualisme. La notion état de nature marque une temporalité d’existence antérieure qui précède l’instauration de l’Etat et les règles de droit naturels, état de nature intéresse la philosophie politique parce qu’il décrire l’alternative à l’Etat, on peut estimer que le pouvoir de l’Etat peut-être intolérable. Il impose des lois, il sanctionne ce qui désobéisse. Mais, que serait la société sans l’Etat ? En envisagent l’absence de l’Etat, on peut espérer de comprendre son existence et sa légitimité s’il est légitime. Évidemment pour cela il faut que l’état de nature soit au moins possible. 

Alors, disait que l’homme est un etre libre à l’état de nature ne suffit pas pour autant que l’homme aime la liberté. Car par nature l’homme ne prouve pas le désir pour la liberté parce qu’il sait que la liberté rend responsable de chacun de nos actes. En revanche, l’homme éprouve le désir de la sécurité et de conformité. On rejoint ici l’idée de Jean Paul Sartre, disait que : « l’homme fuyait la liberté parce qu’il en avait peur ». On dirait que les hommes ont une tendance à se conformer et obéir à l’autorité. D’où le passage de l’état de nature à l’état civilisé, c'est-à-dire l’instauration de règles de droit dans la société avec l’Etat comme seul souverain capable de faire respecter les règles. Donc, la conception d’état de nature introduit dans la philosophie politique comme un temps de rupture permettant l’avènement de l’Etat comme institution de régularisation des lois et la transformation de la société en une communauté politique au motif de l’intérêt général. Aussi plausible que ça apparaisse contrairement à ce qu’on pense souvent, le concept état de nature ne correspond nullement à une réalité historique qui aurait précédé l’instauration des lois, mais à l’état théorique et hypothétique de l’humanité soustraite à toute loi. Le concept état de nature présuppose état préexistant à toute société organisé n’est qu’une hypothèse méthodologie philosophique qui conduit à conclure un pacte entre les humains pour pouvoir vivre ensemble.    



– Bibliographiques


Annick, J. (2018). Le naturel politique selon Aristote. Filozofija i društvo/philosophy and society, 29(2), 157-169.

Goldschmidt, V. (1977). La doctrine d’Epicure et le droit. Vrin.

John Locke, (1690). Traite du gouvernement civil. Traduction française de David Mazel en 1795 à partir de la 5e édition de Londres publiée en 1728.  

Rousseau, J.J. (1764). Lettres écrites de la montagne. Par JJ Rousseau. En deux parties. Chez Marc Michel Rey.

Rousseau, J.J,. & Dreyfus-Brisac, E.P. (1896). Du contrat social. Alcan.

Rousseau, J.J. (1762). Du contrat social ou fondement du droit politique. Par JJ Rousseau. Citoyen de Genève.

Rousseau, J.J. (1754). Discours sur l’origine et le fondement de l’inégalité parmi les hommes. Diderot, article droit naturel, publie en 1755 dans le volume III de l’encyclopédie.

Tomas, H. (1951). Le Léviathan. Editions Gallimard, numérique. 12 février 2014.

[12/26, 8:33 PM] Tiep: République D’Haïti

UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI (UEH)

Campus Henri Christophe De  Limonade (CHCL) 

Faculté Des Lettres Sciences Humaines Et Sociales (FSHS) Département : Sciences Politiques

NIVEAU : L 2


Cours : philosophie politique et sociale.

Sujet : la reconnaissance peut-il être participée à la constitution de soi ?


Professeur : Edelyn DORISMOND, PhD. 

Etudiant : ANGRAND Marc Rodson Jeesly






Date de remise : le 13/01/2023

Plan sommaire

1 -Définir les concepts 2

1.1 -La reconnaissance 2

1.2 -Constitution de soi 3

1.2.1 -Des approches philosophiques 4

1.3 -Le concept de soi : 4

2 -La reconnaissance dans la constitution de soi 5

2.1 -Le regard de la psychologie 6

3 -Reconnaissance et identité 8

4 -Le rôle de la reconnaissance dans la constitution identitaire 9

5 -Conclusion 10

6 -Références bibliographiques 12














Généralement, pour se perfectionner il faut être instruit, tout en essayant de frayer sans cesse la voie qui mène au succès. Il faut être maitre de soi, en cherchant à tout prix de faire le maximum d'effort possible de se responsabiliser envers soi-même, car on dit l'homme instruit, vit dans un monde plus vaste que le simple environnement physique où il se trouve. Mais pour être maitre de soi, il faut être bien instruire. Mais comment doit-on instruire? N’est-ce pas par notre façon ? Ou par le moyen d'un instructeur ou professeur? Est ce qu'on ne devrait pas reçu un parfait instruction ? Est ce que la reconnaissance d'un professeur ou des membres de l'administration peut d'une certaine manière joue dans la construction de soi ? Par ailleurs l’instruction que donnent les enseignants doit être une chose planifiée et bien adaptée à nos besoins comme apprenant ; ils doivent nous guider dans la bonne direction. En outre, on peut dire qu'être formé n'est pas seulement une étape nécessaire dans la vie mais, prioritaire. En effet, c’est dans ce cadre pratique qu’un cours de philosophie sociale est inséré dans notre cursus dans le but d’aider les étudiants à comprendre englobe les concepts Philosophiques et les dimensions de l'esprit de l'homme .Alors comment peut-on essayer d’appréhender la question de la reconnaissance dans la constitution de soi ? D'où la question centrale de notre travail est formulée ainsi : comment la reconnaissance peut il être participée à la constitution de soi ? Dans les lignes qui vont suivre nous allons suivre notre plan de manière bien déterminé. 

D’ abord, voyons la définition des concepts comme la reconnaissance, la constitution de soi, le soi, ainsi que des approches philosophiques, ensuite, la reconnaissance dans la construction de soi. Enfin nous allons faire ressortir les points de vue des auteurs sur le sujet et notre point de vue en tant que étudiant en science Politique.     





-Définir les concepts 

-La reconnaissance

La notion de reconnaissance doit une part de son succès à l’omniprésence des phénomènes qu’elle désigne dans le fonctionnement du monde social. Pour saisir simplement cette notion particulièrement labile, on peut dire que la reconnaissance a lieu à chaque fois qu’un individu, un groupe ou une institution valide une identité revendiquée par autrui (celle du nartiste », par exemple) ou le crédite d’une certaine valeur sociale. L’acte de reconnaissance peut être formel (cérémonie de remise de prix) ou informel (compliments) et il s’accompagne souvent d’une attente de réciprocité (respect mutuel). La dimension fondamentalement relationnelle de la reconnaissance en fait un objet privilégié de la sociologie : il n’existe pas de reconnaissance en dehors des relations sociales à travers lesquelles elle s’instaure ; inversement, le besoin et les normes de reconnaissance sont un puissant vecteur de la reconnaissance fait partie de ces notions sociologiques dont le sens demeure profondément ancré dans la, celle de Hegel en particulier, qui en fait le fondement des relations humaines. On la retrouve notamment chez le philosophe, héritier de l’école de Francfort, dont la théorie de la « lutte pour la reconnaissance » (2002) est centrale dans les débats contemporains. Pour  Honneth, la vie sociale obéit à une dynamique conflictuelle pour la reconnaissance qui constitue une contrainte normative de l’ensemble des interactions. À l’échelle de la, cette contrainte contribue à la régulation de l’ordre social tandis qu’à l’échelle individuelle les relations de reconnaissance jouent un rôle important dans le rapport positif ou négatif à soi-même. Après avoir défini le concept de la reconnaissance sous plusieurs angles, il convient maintenant de définir la constitution de soi.

-Constitution de soi

La « constitution de soi » fait référence à l’ensemble des facteurs et processus (sociaux et individuels) permettant à un individu d’orienter son existence et, ainsi, de tenter de devenir (de se faire) ce qu’il est à ses yeux et aux yeux des autres à un moment donné. Cette notion est proche de celle de « développement tout au long de la vie » dont elle se distingue en soulignant le rôle dans ce « se faire soi », de l’activité de l’individu, de ses interactions dans les contextes structurés où il se situe, de ses dialogues (interpersonnels ou intérieurs) et des représentations qu’il élabore. « Constitution » fait référence aux conceptions constructivistes en sciences humaines. Leur point commun est de considérer que l’objet de chacune d’elles (par exemple, en psychologie, les structures mentales ou les représentations sociales ; en sociologie, la réalité sociale) est le produit d’un processus de construction dans lequel les interactions et les activités individuelles jouent un rôle majeur. Dans le champ de la psychologie, on cite en général Jean Piaget comme l’un des pionniers des approches constructivistes : il considère que les structures mentales sont le produit des actions effectives de l’individu qui lui permettent de complexifier et de coordonner des schèmes réflexes très simples à l’origine. En sociologie, l’ouvrage de Peter Berger et Thomas Luckmann (1996). En effet, la Construction sociale de la réalité constitue une référence primordiale. Leur affirmation centrale est que la société, « l’ordre social est un produit de l’homme ou, plus précisément, une production continue de l’homme il est essentiel maintenant de le voir sous l'angle Philosophique.

-Des approches philosophiques

Pour Aristote déjà, le rapport d’amitié entre les hommes ne se résume pas à des rapports d’équité ou de justice, l’homme à besoin de cette relation à l’autre au-delà d’une rationalité, d’une justice. « Supposez les hommes unis par l’amitié, ils n’auraient pas besoin de justice; mais en les supposant justes, ils auraient encore besoin d’amitié ». Hegel fut sans doute le premier à parler de reconnaissance. Il met en évidence le rapport complexe de la relation à l’autre, l’autre moi, l’alter ego, même et différent à la fois : « Je me vois en lui moi-même immédiatement comme Moi, mais j’y vois aussi un autre objet étant là immédiatement en tant que Moi absolument indépendant en face de moi ». Cette idée sera largement commentée plus tard, notamment par Husserl, Levinas, Ricœur.

Husserl, fait apparaitre en complément de ce rapport à l’autre, alter ego, et comme conséquence, l’idée de constitution de soi. Ce rapport à l’altérité est donc une nécessité de ma construction identitaire : « Admettre que c’est en moi que les autres se constituent en tant qu’autres est le seul moyen de comprendre qu’ils puissent avoir pour moi le sens et la valeur d’existences et d’existences déterminées ». Là encore, cette idée sera développée par Ricœur notamment. Si l’autre est un autre moi, il y a donc chez lui quelque chose qui me ressemble, mais aussi quelque chose de différent. Cette différence me permet de me construire, ou pour le dire comme Lévinas : « Autrui en tant qu’autre n’est pas seulement un alter ego; il est ce que moi je ne suis pas, il l’est, non pas en raison de son caractère, ou de sa physionomie, ou de sa psychologie, mais en raison de son altérité même ». Mais cette différence est aussi une gêne, un obstacle. Sartre en vient même à dire que « L’enfer, c’est les autres ». Ainsi donc la richesse de la diversité, des différences, de l’altérité dans les relations aux autres est une chance pour chacun d’exister et se construire pour peu que l’autre me regarde et que je regarde l’autre, mon alter ego, avec toute la difficulté qu’elles génèrent.

-Le concept de soi :

Nous possédons tous un grand nombre d’informations et de représentations sur nous-mêmes qui guident notre action et nos jugements. Ces données diverses correspondent tout à la fois à notre mémoire autobiographique, aux connaissances et aux images que nous avons de nous-mêmes, et elles sont capitales pour comprendre notre identité. Elles constituent ce que la psychologie sociale appelle « le soi », qui, depuis les années 1980, figure sans doute parmi les objets d’étude qui ont suscité le plus de publications dans cette discipline. Les approches sent multiples, mais trois d’entre elles apparaissent comme particulièrement fécondes : celle qui étudie l’organisation cognitive du soi (elle s’intéresse à la manière dont s’organisent en mémoire les représentations de soi) ; celle qui l’envisage au cœur de nos motivations (elle étudie la manière dont le soi est source de motivation et les distorsions que cela entraîne dans notre traitement de l’information), et enfin celle qui étudie le soi comme une construction sociale (en étudiant le rôle des autres, individus ou groupes, sur les représentations que nous avons de nous mêmes). Le soi est constitué d’un ensemble de représentations mentales des caractéristiques que l’individu utilise pour se définir et réguler son comportement. Construites à partir des expériences de vie et de leur élaboration mentale, ces représentations sont stockées en mémoire au même titre que les représentations d’autres objets, réels ou imaginaires, appartenant au monde physique ou sociale.

-La reconnaissance dans la constitution de soi

Dans un contexte marqué par la crise surtout dans la culture Haïtienne et l’incertitude des repères individuels et collectifs, les besoins de reconnaissance sont de plus en plus intenses et pressants chez les professeurs, les étudiants, les salariés etc... Toutefois, en dépit du foisonnement de la littérature managériale sur les bienfaits de la reconnaissance au travail, il existe un manque de conceptualisation systématique et d’analyse approfondie de la reconnaissance, de ses formes et de ses critères. L’objectif de cette étude est de clarifier et de mieux asseoir le concept de la reconnaissance et ses manifestations au travail. En mettant en perspective les liens entre reconnaissance et construction identitaire, il s’agit de proposer une lecture du rôle de la reconnaissance dans le processus de construction de l’identité professionnelle.

La quête de reconnaissance est de plus en plus générale et grandissante dans tous les secteurs de la société (Caillé, 2007 ; Lazzari et Caillé, 2004). Au travail, la lutte pour la reconnaissance reflète le malaise accru et persistant des travailleurs mis à l’épreuve permanente par des contraintes de flexibilité, de mobilité et de compétitivité (Petersen et Willig, 2004). En dépit de la panoplie des outils de gestion des compétences et des discours valorisant la ressource humaine, la remise en question de l’idée de l’accomplissement par le travail et la difficulté d’apprécier de manière juste la contribution de chacun à la construction d’une organisation performante montrent l’incapacité des logiques managériales à fournir des formes adéquates de reconnaissance (Dubar, 2000), La quête de reconnaissance est intrinsèquement liée à la crise des identités personnelles et professionnelles. Plus les identités deviennent incertaines, instables, subjectives, construites par les acteurs eux-mêmes, souvent en dehors des luttes collectives, plus les discours « prêt-à-appliquer » et les pratiques managériales peinent à juguler les revendications pressantes de travailleurs en mal de reconnaissance. En effet, les mécanismes de construction et de recomposition identitaire représentent des processus sociaux et éthiques associés à la reconnaissance d’autrui et à la reconnaissance par autrui (Dubar, 2000 ; Legault, 2003 ; Petersen et Willig, 2004). À cet égard, Honneth (2006) estime que la formation d’une identité autonome et accomplie dépend étroitement des relations de reconnaissance mutuelle que les êtres humains parviennent à établir entre eux. Dans un contexte marqué par le flou des repères individuels et collectifs, le rapport positif que chacun entretient avec soi est de plus en plus fragilisé et inter-subjectivement vulnérable, et par conséquent, il est toujours en quête de confirmation par le regard et le jugement gratifiant de l’autre (Renault, 2000 ; Ricoeur, 2004).  

-Le regard de la psychologie

  En formation, il est assez fréquent de faire référence à la fameuse pyramide de Maslow, psychologue de l’Ecole des besoins dans les années 50. Ce modèle, décrié ou remis en cause depuis, propose d’expliquer les motifs des comportements humains à partir d’une typologie des besoins hiérarchisés à assouvir. 


Or après les besoins physiologiques, de sécurité et d’appartenance à un groupe cette pyramide fait apparaitre le besoin de reconnaissance et d’estime de soi. Pour Maslow, l’homme chercherait au sein de son groupe d’appartenance (famille, entreprise…) à être reconnu pour lui-même. Il s’agirait aussi d’une étape, d’un passage vers la réalisation de soi.

Sigmund Freud complète cette approche. Pour lui, si la reconnaissance est un besoin, ce besoin reste inassouvi : « on peut tolérer des quantités infinies d’éloges ». On ne peut donc pas considérer que ce besoin puisse être dépassé pour aller vers la réalisation de soi, l’empilement des besoins, leur succession ne semble pas pertinente. Si l’idée de hiérarchisation des besoins est désormais abandonnée, nous garderons l’idée d’un besoin de reconnaissance dans le regard de l’autre pour la construction de soi, et du lien à explorer entre reconnaissance et estime de soi. Explorons désormais des auteurs contemporains qui ont contribue à expliciter cette notion de reconnaissance pour voir à quelle condition que la reconnaissance peut participer à la constitution de soi. Parmi eux, Axel Honneth, dauphin d’Habermas, s’inscrit dans la poursuite des travaux de Hegel. Il confirme que la reconnaissance est au cœur de la relation humaine, de la sociabilité. Pour lui, la socialisation s’opère dans trois (3) sphères, trois types de groups d’appartenance du plus proche au plus éloigné, trois (3) vecteurs : En tout premier lieu les relations primaires (la famille, les amis), le cercle des relations avec les proches. C’est là que se construisent l’amour ou la sollicitude personnelle. Viennent ensuite les relations juridiques et sociales au travers desquelles se construisent la considération, le droit et le respect. Enfin l’estime et la reconnaissance de l’utilité de chacun fondent les solidarités de groupes, des communautés de valeurs (nation, association). Pour cet auteur, la reconnaissance est une quête, une lutte pour la justice sociale. Les exemples ne manquent pas, y compris dans notre actualité récente. Il n’est qu’à repenser aux revendications des infirmières pour la reconnaissance de leur statut et leur diplôme de niveau Bac +3. 

Pour l’auteur, en contre point de la reconnaissance, le mépris en est la face négative: les sévices et violences, les privations de droits et exclusion, les humiliations et offenses. Un autre auteur, contemporain est à convoquer pour tenter de cerner cette notion, il s’agit de Paul Ricœur. Reprenant les travaux fondateurs, il propose de considérer que la reconnaissance peut s’exprimer de multiples manières dialogiques :

- Intérieure (accomplissement) ou extérieure (sociabilité),

- Distinction (singularité, prestige, honneur, réussite) ou conformité (appartenance, coexistence, coopération),

- Combat ou communion,

- Directe (on fait attention à moi, on me considère) ou indirecte (par effet retour de l’attention à l’autre),

- Sociale (statut, revendication) ou juridique (droits, réparation). 

En reprenant l’idée de la construction dans le regard de l’autre, alter ego, Ricœur évoque l’ipséité (devenir ipse, advenir à soi-même), comme résultante du croisement des altérités. Il prolonge son idée en proposant de considérer dans la relation à l’autre la « reconnaissance réciproque ou mutuelle » nécessaire dans la construction identitaire. La psycho dynamique du travail dans le champ professionnel qui est notre préoccupation d’aujourd’hui, nous ne pouvons ignorer les apports de la psycho dynamique du travail. L’actualité récente à mis en évidence les risques psychosociaux consécutifs aux conditions de travail. Christophe Dejours, psychiatre, est sans doute le fondateur d’un champ d’investigation dans ce domaine, relayé depuis par d’autres contributeurs comme Pascale Molinier. Or, Dejours précise que la reconnaissance se manifeste surtout par son absence. En fait, le déficit de reconnaissance, la non reconnaissances  exprime par :

– Le mépris

– Le déni

– L’indifférence

– La dévalorisation

– L’isolement

C’est, dit-il, la non-reconnaissance qui est à l’origine des troubles psychosociaux et des pathologies de la solitude, puisque c’est le déni d’exister, c’est ne plus être. Dans le monde de l’Entreprise, du travail, la reconnaissance n’est pas le monopole du hiérarchique. La reconnaissance s’exprime effectivement par les hiérarchiques, les pairs et les subordonnés. Il y aurait donc à considérer le besoin ou le manque de reconnaissance du hiérarchique par ses collaborateurs. En poursuivant sur cette lancée, pour Todorov, la reconnaissance s’exprime de deux manières : La «reconnaissance de conformité » c’est en quelque sorte reconnaître quelqu’un comme identique à soi-même. Ces personnes « tirent leur reconnaissance du fait de se conformer, aussi scrupuleusement que possible, aux usages et normes qu’elles considèrent comme appropriés à leur condition ». 

-Reconnaissance et identité 

Les différentes approches précédentes nous ont conduits à considérer la reconnaissance comme nécessaire, un besoin, dans la construction de soi. Paul Ricœur nous a encouragé à lier reconnaissance et identité puisque la reconnaissance c’est l’affirmation d’être, d’exister, de l’identité, Pour les sociologues, l’identité est ce par quoi je me définis. Elle se construit dans le rapport à l’autre, alter ego, dans le croisement des altérités. Claude Dubar évoque l’identité pour soi et l’identité pour autrui comme des composantes de l’identité, l’une alimentant l’autre et s’actualisant dans le rapport à l’autre ou pour le dire autrement, « Soi-même comme un Autre » (P. Ricœur). Chacun dans la relation articule ces deux dimensions. Dans le monde du travail, une autre composante identitaire est à l’œuvre proposée par Renaud Sainsaulieu, l’identité professionnelle se construit dans le groupe professionnel d’appartenance .Par exemple moi en tant que étudiant en science politique à UEH Je me définis comme appartenant à cette entité. La reconnaissance participe à la constitution de soi de manière professionnelle en ce sens que l’on reconnait quelqu’un comme faisant partie intégrante d'une institution une faculté et ou porteur du métier, des valeurs, mais aussi dont le travail peut être reconnu sous l’angle de l’efficacité ou de la beauté comme proposé plus haut. Reconnaissance et estime de soi (et motivation) Nous l’avons vu, les psychologues notamment  Maslow, lient la reconnaissance à l’estime de soi. Elle agit, particulièrement par son absence (Dejours) et se manifeste sur de nombreuses dimensions :

• Composante comportementale (influence la capacité d’action, se nourrit des succès),

• Composante cognitive (dépend du regard porté sur soi),

• Composante émotionnelle (dépend de l’humeur),

• L’autoévaluation (sentiment de compétence),

• La capacité d’adaptation,

• Confiance en soi (sentiment d’autodétermination, décision),

Il est possible de faire un lien avec la motivation, notamment avec le modèle que propose Joseph Nuttin. En effet, ce modèle décrit la motivation comme un processus finalisé (le but, le projet), à l’origine de l’engagement. Ce processus prend racine dans de multiples facteurs extrinsèques et intrinsèques. Parmi les facteurs extrinsèques, on va retrouver les influences de l’extérieur et notamment des autres (ici les pairs, la hiérarchie, la structure…) par le biais de la Reconnaissance sociale, les récompenses, l’intérêt, l’évaluation. D’autres en plus, pour les facteurs intrinsèques on pourra citer des dimensions plus intimes à la personne : les besoins, les envies, les désirs, l’image de soi, l’estime de soi, l’ambition. En fait, la reconnaissance est l’un des leviers motivationnels, liant et agissant de l’extérieur (l’autre, le facteur extrinsèque) sur l’estime de soi, l’image de soi (le facteur intrinsèque). 

-Le rôle de la reconnaissance dans la constitution identitaire 

Si le travail endosse un rôle critique dans la formation de l’identité, ceci ne nous éclaire pas sur les modalités même de cette formation. Comment se bâtit l’identité individuelle ? À première vue, sa définition paraît évidente : si l’on se réfère à son étymologie, l’identité, qui provient de la latine identité, est la « qualité de ce qui est le même ». « mêmeté », Rapportée à l’individu, elle caractérise ce qui, en lui, reste identique, permanent. Cette logique de la «selon le terme de Paul Ricœur (1990), a prévalu chez les pères fondateurs du concept en sciences humaines, comme Erickson (1972), pour qui la formation de l’identité est définitivement fixée au terme de l’adolescence. Or, cette conception substantialiste et immuable de l’identité a été remise en question pour en souligner au contraire son caractère à la fois processuel, évolutif et socialement ancré. Les tenants de l’interactionnisme symbolique ont été parmi les premiers à formaliser cette théorie de l’identité socialement construite. Mead (1963) a démontré la genèse sociale de l’identité individuelle. Le soi d’un individu se déploie à partir de l’intégration des jugements que les partenaires d’interaction qu’il désigne par « l’autrui généralisé » émettent sur lui. L’identité n’est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se déconstruit tout au long de l’existence, au gré des signaux confirmatifs ou infirmatifs reçus de l’environnement social (Dejours, 1998) (Honneth, 2000). Le travail semble alors renforcer l’acuité de ce processus, à un double niveau : qu’il soit considéré comme un des lieux marquants de la formation identitaire ou comme l’un de ses moteurs, le travail s’avère un terrain d’observation privilégié de la formation identitaire processus jusqu’à présent rarement analysé (Sveningsson et Alvesson, 2003). L’étude de la reconnaissance au travail, qui constitue le soubassement de cette construction identitaire et de l’estime de soi qui lui est associée, revêt alors une importance aussi capitale qu’inédite. En effet, la reconnaissance est définie « comme la formation d’un rapport positif à soi-même, tel qu’il est à la fois construit et conforté par autrui » (Dubet, 2006 : 195). Alors, pour mieux comprendre comment la reconnaissance peut participer à la constitution de soi, nous bornerons le débat sur points de vue des auteurs sur le sujet et notre point de vue en tant que étudiant en science Politique.


-Conclusion

En somme après tant de recherche faites je peux dire que la reconnaissance participe à la Constitution de soi dans un premier temps Je peux dire, ma réponse à cette question après tant d'analyse faites est a priori positive car celle-ci leur confère le sentiment de la valeur de leurs talents et donc d'eux-mêmes ainsi qu'une confiance en eux pour réaliser leurs projets. Ainsi la reconnaissance est indispensable à notre survie, sans elle nous flétrissons, nous déprimons. Par ailleurs, la reconnaissance nous confirme notre valeur, notre appartenance au groupe, nous nous sentons digne d'intérêt, cela influe sur la confiance en soi, Le fait d'appartenir à des groupes nécessite de la reconnaissance des autres également. C'est donc un besoin primaire. Le besoin de reconnaissance est donc un besoin que les autres nous voient et considèrent notre existence. C'est pourquoi il vaut mieux pour l'être humain une critique que l'indifférence. « La reconnaissance peut se pratiquer sur une base quotidienne, régulière ou ponctuelle ; elle peut se manifester de manière officielle ou non officielle ; elle peut s’octroyer sur une base individuelle ou collective ; elle peut s’accorder en privé ou en public ; elle peut être pécuniaire ou non pécuniaire ; enfin, elle peut avoir une valeur symbolique, affective, concrète ou pécuniaire pour la personne qui la reçoit » (St-Onge et al. 2005 : 92). Dans la continuité de la conceptualisation proposée par Brun et Dugas (2005), l’étude pourtant embryonnaire de la reconnaissance au travail révèle, au travers des discours recueillis, un phénomène complexe, riche de sens et présent dans une multitude d’interactions et d’échanges au travail. Les gestionnaires pourraient également faire bon usage des marques de reconnaissance au travail puisqu’elles sont, non pas un substitut mais un complément aux formes de rétribution financière et qu’elles sont même parfois plus valorisées que ces dernières (St-Onge et al. 2005). Au cœur de la démarche de gestion des compétences (Pierre et Jouvenot, 2007), la reconnaissance pourrait également être pour les gestionnaires un axe d’action privilégié en matière de formation des responsables d’équipe. Cependant, il importe de se poser la question, d’une part, sur le rôle des collectifs de travail dans une lutte pour la reconnaissance, souvent focalisée sur l’accomplissement individuel et, d’autre part, sur les nouvelles formes de domination qui accompagnent les pratiques managériales et les discours sur la reconnaissance. 



L’exploration de la reconnaissance dans la constitution de soi nous a permis d’éclairer notre représentation de cette notion et de son importance dans les relations humaines. Mais ce périple nous a aussi conduits à formaliser l’interdépendance de la reconnaissance, de l’identité, de l’estime de soi, de la motivation, de l’engagement. On admet aujourd’hui que l’on ne peut pas motive quelqu’un malgré, on ne peut que créer des conditions favorables à sa motivation, que la motivation n’est pas un état stable, elle varie, se reconstruit dans le temps et se renouvelle sans cesse. Si l’on admet aussi que la reconnaissance est un besoin qui reste inassouvi et qu’elle agit sur l’identité et la motivation, on comprend mieux alors qu’il est indispensable de manifester des signes de reconnaissance au quotidien, sans restriction, pour prévenir les risques sociaux, pérenniser la performance et le bien être dans l’entreprise. Pour finir avec notre sujet, la reconnaissance est donc un enjeu majeur pour la santé de l’étudiant, le professeur, le patron, le salarié, les responsables d'une institution et aussi pour l'individu pour l’esprit, le corps même de l'être humain et aussi dans son travail du quotidien, sa performance et éviter qu’elle ne devienne une « prison mentale » comme le dit Christophe Dejours.












-Références bibliographiques 

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Dejours, C., (2000), Travail, sure mentale, Paris, Editions Bayard.

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Soussi, Sid Ahmed. (2006). « Travail et identités : la portée de l’impératif technologique. Une étude de cas ». Relations Industrielles / Industrial Relations, 61 (1), 146–170.

[12/26, 8:38 PM] Tiep: UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI (UEH)

CAMPUS HENRI CHRISTOPHE DE  LIMONADE (CHCL)

FACULTE DES LETTRES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES (FSHS) Département : SCIENCES POLITIQUES

NIVEAU : Licence III



Cours : Théorie de la démocratie 

Sujet : Qu’en pensez-vous ? Etablissez votre critique en tenant compte de ce que vous savez de la démocratie.  


Professeur : LEOPOLD  LECLER

Etudiant : ANGRAND Marc Rodson Jeesly




Date de remise : le 16/08/2023


Plan sommaire

1 -Introduction 2

2 -Connaissance général sur la démocratie. 3

2.1 -La démocratie, pourquoi ? 3

2.2 -L’histoire ancienne 4

3 -Apport de la démocratie 5

4 -Limite de la démocratie 6

5 -Critique de la démocratie 6

6 -Conclusion 9

7 -Bibliographie 11



















-Introduction

La démocratie est une forme de gouvernement dans laquelle tous les citoyens ont une influence sur la prise de décision politique en participant à un processus électoral. Les représentants élus par le peuple sont responsables devant eux et doivent rendre des comptes à leurs électeurs. Les principes fondamentaux de la démocratie incluent le respect des droits et libertés individuelles, la justice, la transparence, la participation citoyenne, l'égalité et la diversité. La démocratie est considérée comme un système politique idéal qui permet de préserver la liberté et la dignité humaine. Cependant, certains critiques estiment que la démocratie peut être facilement manipulée et qu'elle peut engendrer des tensions sociales et politiques en cas de désaccord sur les décisions prises. Alors, une telle assertion nous suggère à l’esprit l’interrogation suivante : Comment la démocratie est-elle être facilement manipulée ? Entre autre, quelles sont les apports et les limites de la démocratie ? Donc, c’est autour de  ces interrogations que nous allons accentuer notre raisonnement d’après ce que nous avions appris  dans cadre du cours de la théorie de la démocratie en tant que étudiant en science politique.

Tout d’abord, pour enchainer  avec notre réflexion base sur la critique de la démocratie selon l’intitule du sujet, une première partie sera accentuer sur la connaissance générale de la démocratie, ensuite, une seconde partie se portera sur l’apport de la démocratie et puis, sur la limite et la critique de la démocratie. Et enfin nous terminerons par une courte conclusion.      

 









-Connaissance général sur la démocratie.


Pour le politologue (Berlanger André 1992) l’étymologie du terme « démocratie » est grecque : demos (le peuple), kratein (le pouvoir). C’est donc un régime où, en première analyse, le peuple exerce en corps le pouvoir. La démocratie, apparue à Athènes, désigne alors une expérience politique originale, fondée sur la participation d’une proportion importante de citoyens au gouvernement de la cité. Mais, depuis son « invention » grecque, la démocratie a connu de considérables évolutions : non seulement la signification du concept a changé avec le temps mais les institutions qui sous-tendent la pratique de la démocratie sont aujourd’hui radicalement différentes de la Grèce antique. La démocratie a originellement été comprise comme « démocratie directe » (gouvernement du peuple par lui-même).Elle est aujourd’hui conçue essentiellement sous la forme beaucoup plus limitative d’une démocratie représentative (c’est-à-dire d’un gouvernement du peuple par ses représentants). La démocratie représentative a longtemps été pensée comme un oxymore, elle est aujourd’hui devenue comme un pléonasme. (googlesholar.fr)

Si la démocratie est fondée sur l’idéal de participation éclairée du plus grand nombre aux affaires publiques, ses formes sont multiples. La démocratie est un concept polysémique difficile à cerner et particulièrement fuyant qui a beaucoup évolué dans le temps. C’est l’adjectif qu’on lui accole qui spécifie (imparfaitement) son sens : la démocratie peut être libérale, pluraliste, directe, représentative, sociale, populaire et plus récemment participative, délibérative, d’opinion, « du public ».

-La démocratie, pourquoi ?


L’idée démocratique est sous-tendue par deux principes fondamentaux qui peuvent expliquer l’assise morale dont elle bénéficie et l’attrait qu’elle exerce:

1. Le principe d’autonomie Individuelle : nul ne doit être soumis à des règles imposées par d’autres. Les individus doivent être en mesure de contrôler leurs propres vies (dans la limite du raisonnable).

2. Le principe d’égalité: chacun doit avoir la même possibilité de peser sur les décisions affectant les membres de la société (Sartori G 1987).


Ces deux principes séduisent naturellement et permettent d’expliquer pourquoi la démocratie est si populaire. Bien évidemment, il nous semble juste d’avoir les mêmes opportunités que quiconque de participer aux décisions concernant les règles communes !

Les problèmes surgissent au moment d’envisager la mise en pratique de ces principes, car il nous faut un mécanisme pour décider de la façon de gérer des visions contradictoires. De par son mécanisme simple, la démocratie a tendance à privilégier « la règle de la majorité ». Or, la règle de la majorité peut avoir pour conséquence que les intérêts de certains ne sont jamais représentés. Une façon plus authentique de représenter les intérêts de tous serait donc la prise de décision par consensus, le but étant d’identifier des intérêts communs (Sartori. G 1987).

-L’histoire ancienne


On attribue aux Grecs anciens la création de la toute première démocratie, même s’il y avait déjà eu auparavant des exemples de démocratie primitive dans d’autres régions du monde. Le modèle grec a été établi au cinquième siècle av. J.-C., dans la ville d’Athènes (M.H Hansen 1991). La démocratie athénienne s’est alors démarquée d’une multitude d’autocraties et d’oligarchies, qui étaient alors les normes formelles de gouvernement .Toutefois, par comparaison à notre conception actuelle de la démocratie, le modèle athénien présentait deux différences majeures:

1. Il s’agissait d’une forme de démocratie directe. Autrement dit, au lieu d’élire des représentants pour qu’ils gouvernent au nom du peuple, les citoyens eux-mêmes se  réunissaient, débattaient de la conduite des affaires publiques puis mettaient en œuvre la politique choisie.

La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. Albert Camus

2. Dans une certaine mesure, un tel système était possible parce que les citoyens ne formaient qu’une catégorie très restreinte. Ceux qui pouvaient participé directement ne représentaient qu’une petite partie de la population, sachant que les femmes, les esclaves, les étrangers et bien évidemment les enfants étaient exclus de cette catégorie. Toutefois, le nombre de ces participants était bien plus important que dans une démocratie moderne: sur une population de 300 000 personnes, quelque 50 000 hommes participaient directement à la politique ( M.H Harsen 1991) après avoir parler de la démocratie ,il nous convient maintenant de voir son apport 

-Apport de la démocratie


On parle souvent de pays « en voie de démocratisation » dès lors qu’ils peuvent organiser des élections relativement libres et ouvertes. Mais la démocratie ne se réduit pas à des élections. Pour évaluer dans quelle mesure un pays est démocratique, c’est la volonté du peuple, plutôt que les structures institutionnelles ou électorales en place, qui est réellement significative. La démocratie, c’est davantage un état qu’il est possible de renforcer ou d’affaiblir, plutôt qu’une situation de fait, qui est ou qui n’est pas.

Il est presque toujours possible de faire en sorte que les systèmes démocratiques soient plus participatifs, plus réactif aux attentes du peuple et plus attentifs à leur influence (Dupuis-Déri, F. (1994).

En d’autres termes, il existe une marge importante pour l’amélioration de la part laissée au « peuple » dans la démocratie, et notamment en incluant davantage d’individus dans la prise de décision. Il existe également une marge pour améliorer la part de « pouvoir » et de « volonté » que l’on veut bien laisser au peuple, et ce en lui accordant un pouvoir plus authentique. Tout au long de l’histoire, les luttes pour la démocratie se sont concentrées sur l’un ou l’autre de ces éléments.

Aujourd’hui, dans la plupart des pays du monde, les femmes ont le droit de vote, mais la lutte n’a été remportée que récemment. La Nouvelle-Zélande est connue pour être le premier pays au monde à avoir introduit le suffrage universel, en 1893, même si les femmes n’y ont obtenu le droit de siéger au Parlement qu’en 1919 (Tocqueville, Alexis 1970). Beaucoup de pays ayant accordé le droit de vote aux femmes ne leur ont permis que plusieurs années plus tard de se porter candidates à des fonctions élues. Prenons par exemple, L’Arabie Saoudite n’a octroyé le droit de vote aux femmes qu’en 2011.

Aujourd’hui, même dans les démocraties bien établies, des groupes de populations, qui incluent généralement les migrants, les travailleurs immigrés, les détenus et les enfants, n’ont pas le droit de vote alors que beaucoup d’entre eux doivent payer des impôts et se soumettre aux lois du pays. Après avoir vu l'apport de la démocratie .Il est essentiel maintenant de voir ses limites dans toute son intégralité.



-Limite de la démocratie


L'expérience historique l'atteste : les démocraties sont instables (le cas de plusieurs pays du tiers monde comme Haïti) et semblent conduites irréversiblement à l'anarchie ou à l'oligarchie. C'est le cas de la cité athénienne comme des cités italiennes de la Renaissance. Les perpétuelles divisions entre factions dont elles ont été le théâtre expliquent d'ailleurs la défiance que la démocratie ne cessera d'inspirer (Berlanger André 1992). « On ne peut lire l'histoire des petites Républiques de la Grèce et de l'Italie, écrit l'un des pères fondateurs de la fédération américaine, sans se sentir saisi d'horreur et rempli de dégoûts par le spectacle des troubles dont elles étaient continuellement agitées, et cette succession rapide de révolutions qui les tenaient dans un état d'oscillation perpétuelle, entre les excès du despotisme et de l'anarchie. Les compétences limitées du citoyen. Pour qu'un citoyen participe au gouvernement, encore faut-il qu'il ait toutes les compétences techniques requises. C'est pourquoi, dans son fonctionnement quotidien, la cité athénienne n'a jamais été une démocratie pure c'est-à-dire intégralement directe. Le peuple assemblé ne détenait pas tous les pouvoirs. Les fonctions importantes, notamment militaires, étaient remplies par des magistrats élus.

Pour toutes ces raisons, la démocratie directe n'a cessé d'apparaître comme un régime idéal parce que justement irréalisable nous dit modestement Jane Henri 1987. Pourtant  Rousseau ardent défenseur de ce régime, il considère ainsi qu'il n'y à point de véritable démocratie directe et qu'un « gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes » mais « à un peuple de dieux ». Après avoir vu que la démocratie du point de vue historique, elle est la meilleure forme de gouvernement, mais aussi limite, elle n'est jamais véritable. En effet, ceci n'empêche pas qu'on faire une critique en tant que étudiant sur cette forme de gouvernement.

-Critique de la démocratie


Sans doute la démocratie est-elle le seul système de gouvernement qui puisse se prévaloir d’une légitimité permanente. Mais cela ne signifie pas que, tout comme les deux autres formes qui lui sont opposées, elle ne porte pas en elle des défauts qui lui sont propres. Et il ne s’agit pas ici de ce glissement vers la démagogie auquel elle est seulement exposée, alors que le gouvernement d’un seul se trouve presque fatalement entraîné au naufrage de la tyrannie belliciste, et l’« aristocratie » au repli dans la dictature la plus oppressive. Non, il s’agit des défauts inhérents aux règles du jeu démocratique, défauts qui, dans certaines conditions, s’amplifient au point de menacer ce régime, d’une décadence  irrémédiable. Or, Il y a donc lieu d’examiner ces défauts, de faire la critique de la démocratie. La démocratie nous dit rigoureusement (Dupuis-Déri, F. (1994) n’est pas un système politique parfait, il n’y en à point : elle est le système le meilleur ou, si l’on veut, le moins mauvais parmi d’autres nettement inférieurs.

Et tout d’abord, il y a l’électoralisme. Comme le peuple, surtout dans les grandes nations modernes, ne peut gouverner lui-même, il faut bien qu’il délègue ses pouvoirs à des hommes qu’il choisit. En démocratie, le suffrage ne saurait être par définition  qu’universel : ce régime postule donc l’organisation périodique d’élections générales. Théoriquement, le peuple devrait désigner les candidats les plus capables d’exercer leur mission de législateurs et de contrôleurs éclairés de l’action gouvernementale, ceux qui possèdent la conscience la plus élevée de leurs devoirs envers la collectivité et envers leurs mandants. (Dupuis-Déri, F. (1994).

Or, la théorie, largement confirmée par l’expérience, montre que tel ne saurait être le cas : est, d’une manière générale, élu le candidat qui parle le mieux au peuple. L’art de parler au peuple est essentiellement fait d’une capacité spéciale d’enchaîner des paroles en symbiose affective avec l’auditoire. Il ne postule aucune capacité quelconque, ni aucune qualité de caractère : heureusement, il ne les exclut pas non plus. Toute- fois, force est bien de constater que les qualités d’orateur populaire, dans la majorité des cas, ne sont pas précisément de celles qui font normalement bon ménage avec la vraie valeur intellectuelle ou technique. Les orateurs populaires sont souvent, dans la vie courante, ce que l’on appelle des « parleurs » : les mots pré- cèdent leur pensée. Dans toutes les occasions de la vie courante, dans la rue, au café, dans les tramways, ils suscitent autour d’eux, grâce à leur don, de petits cercles d’auditeurs. C’est même la constatation de cette aptitude qui oriente ce genre d’esprits vers les carrières politiques. Mais cette aptitude exercée avec succès et donc fréquemment  l’homme s’adonne avec prédilection aux exercices où il excelle, écarte ces « orateurs » des activités méditatives, techniques et positives, précisément celles qui forment d’une manière efficace le vrai « politique ». Nous savons bien que l’histoire abonde en exemples d’hommes d’action, de grands hommes d’État, qui étaient aussi des orateurs populaires de valeur ; il n’empêche que dans la moyenne des cas, nos réflexions sont conformes à la réalité. (Raymond Aron ,1966)



Le deuxième défaut de la démocratie réside dans le jeu des partis. En démocratie, il est normal et même souhaitable de voir les citoyens partageant des conceptions semblables en ce qui concerne la conduite de l’État, se grouper pour clarifier leurs idées et les faire prévaloir en usant des possibilités offertes par les institutions politiques. Une démocratie ne pourrait pas vivre sans partis. Ces associations groupant les citoyens qui s’intéressent le plus à la chose publique et y consacrent une partie de leur temps libre, exercent une influence légitime : elles représentent moralement – en principe, tout au moins – l’élite de ceux qui estiment que la démocratie comporte des devoirs de participation à la vie politique (Alexander Hamilton 1987). Le rôle éducatif des partis est indéniable ; leur presse, leurs conférences, leurs activités si multiples, initient non seulement leurs membres, mais le grand public si mal formé politiquement, aux problèmes du gouvernement. Sans les partis, la masse électorale ne serait qu’une foule prête à tous les entraînements et certaine- ment incapable de dégager des directives en vue de la gestion d’une nation moderne.

Passons à la presse, souvent qualifiée de « quatrième pouvoir » à cause de son rôle tant d’élément représentatif de l’opinion publique, dont elle est l’interprète, que d’élément directeur, modérateur ou excitateur, de cette opinion. On ne conçoit pas de démocratie sans presse libre : d’abord, celle-ci est le corollaire de la liberté d’exprimer les opinions ; elle répond donc à un droit fondamental (Alexander Hamilton 1987). Ensuite, le système du gouvernement par le peuple requiert que celui-ci soit largement informé et que les citoyens puissent examiner les aspects divers des problèmes politiques, pour dégager à leur sujet un avis personnel. Le rôle éducatif de la presse est aussi incontestable que celui des partis. Elle constitue l’instrument essentiel de participation de l’homme moyen à la vie publique. Or, cette participation est, en démocratie, plus un devoir qu’un droit ; l’abstention, en cette matière, livrerait l’État à une minorité assez entreprenante pour s’en emparer… ce qui est arrivé trop souvent aux démocraties dont la majorité des membres s’est déclarée « dégoûtée » de la politique. La presse entretient l’intérêt de l’homme moyen pour les problèmes de la vie publique.

La démocratie souffre aussi d’un mal en quelque sorte organique : ses institutions traditionnelles sont inadaptées à la position nouvelle de l’État dans l’ordre économique et social. Le Gouvernement, assisté de l’administration, et les deux chambres législatives constituaient un appareil parfaitement au point pour la mission d’ordre public à laquelle se limitait l’État du XIXe siècle (Henri Jane 2016). 

-Conclusion


Enfin après tant de recherches faites sur ce sujet, nous pourrons dire que la démocratie, c'est une idée simple au départ. Elle n'est ni plus ni moins que le pouvoir direct (krátos, en grec) par et pour le peuple (le dêmos). Pourtant, cette idée simple est, en fait, difficilement applicable dans la réalité, y compris dans le régime auquel on l'associe classiquement l'origine de la démocratie (Terray, Emmanuel 1992). La démocratie aura la force de se réaliser jusque dans toutes ses conséquences, en un « ordre » entièrement adapté aux impératifs de l’époque, ou bien elle ne cessera de constituer dans l’histoire quelques phases de légitimité politique forte instable entre les régimes qui exproprient la force de l’État (Henri Jane 2016). Sans doute la démocratie est le régime qui respecte l’homme et, avec lui, reconnaît ses imperfections et ses faiblesses, mais, si elle ne vise pas à être l’ordre parfait, elle doit faire régner l’ordre suffisant qui est la raison même de l’État Henri (Jane 2016).

Elle est d’ailleurs le seul régime politique capable de trouver le point d’équilibre entre la liberté de l’homme (tendance au désordre social) et la domination de l’État (tendance à l’ordre intégral de la termitière). Or, la liberté entraîne tout naturellement l’injustice et l’inégalité qui sont mouvantes, fécondes, hautes en couleurs mais cruelles, tandis que la domination de l’État conduit à l’Utopie, c’est-à-dire à l’égalité et à la justice qui sont immobiles et, en conséquence, harmonieusement tristes et stérilisées dans leur achèvement parfait. Liberté et utopie sont les deux composantes du bonheur social où l’on trouve du biologique et du mécanique, du confus vivant et du précis figé (Bernard André 1977). Le bonheur social postule sans doute la sécurité, mais aussi ce que d’une manière générale nous appellerons le « jeu ». Bergson, dans les Deux sources de la morale et de la religion, montre que liberté et égalité sont « sœurs ennemies » mais que leur contraction est levée par le troisième terme de la devise révolutionnaire : la fraternité. C’est, en effet, l’amour mutuel des hommes qui serait seul capable, grâce au triomphe de l’altruisme, de créer un état social où, tous égaux, les hommes se sentiraient néanmoins libres, puisque l’« amour » dispenserait de sauvegarder l’égalité par le contraire. C’est cela qui fait dire au philosophe que, dans la devise républicaine, la fraternité est l’essentiel, « que la démocratie est d’essence évangélique et qu’elle a pour moteur l’amour ». Cette clairvoyante analyse apporte en tout cas une nouvelle preuve de la nécessité primordiale d’appuyer la démocratie sur une solide éducation morale (Bernard André ,1977). L’idéal d’équilibre ici esquissé n’est imaginable qu’en démocratie mais ne pourra jamais être réalisé intégralement. Ce qui importe, c’est de s’en rapprocher assez pour légitimer la démocratie par le fait et doter l’humanité d’une forme d’organisation qui, en fin de compte, assurera son développement harmonieux.

 Dans le carde d'Haïti on ne peut pas parler de démocratie car faute d’élections organisées depuis 2016, Haïti ne compte depuis plusieurs mois plus aucun représentant élu au niveau national, alors que les gangs règnent en maîtres sur le territoire, un an et demi après l’assassinat du président Jovenel Moïse .Pour finir en tant qu' étudiant en science Politique nous pourrons dire qu'il n'y pas de démocratie en Haïti selon les mots d'un ténor de la politique haïtienne

« On ne peut pas oser parler de démocratie », déplore l’avocat Samuel Madistin, « et cela intervient alors que l’État perd le contrôle de la majorité du territoire, 60 %, au profit des gangs armés ». Ce  même juriste estime qu’Haïti « est un État qui, pratiquement, n’existe pas.


















-Bibliographie


Bélanger, André-J. (1992). «La démocratie libérale comme règle du jeu», dans Boismenu, Gérard, Hamel, Pierre, Labica, Georges (dir.), les formes modernes de la démocratie, Montréal, L'Harmattan/ Presses de l'Université de Montréal (coll. : Tendances actuelles). 

Bernard, André. (1977). La Politique au Canada et au Québec, Montréal, Presses de l'Université du Québec.

Sartori, G.( 1987) The Theory of Democracy Revisited, Chatham, NJ : Chatham House.

Spinoza, Traité Théologico-politique. Paris, GF-Flammarion, 1965. Steiner, Georges, Martin Heidegger, Paris, Champs/Flammarion, 1981. 

Terray, Emmanuel. (1992). Le troisième jour du communisme, Arles, Actes Sud (coll. : Positions). 

Tocqueville, Alexis. (1970).  De la démocratie en Amérique, Gallimard Paris.

M.H. Hansen. (1993). La Démocratie athénienne à l'époque de Démosthène (1991), Les Belles Lettres.

Alexander Hamilton. (1987). in Le Fédéraliste, n° 9, Economica.

Henri Janne. (2016). « Critique de la démocratie », Revue de l’Institut de Sociologie, 86 | 2016, 97-106.

Henri Janne, « Critique de la démocratie », Revue de l’Institut de Sociologie [En ligne], 86 | 2016, mis en ligne le 23 juillet 2019, consulté le 10 août 2023. URL : http://journals.openedition.org/ris/399

Dupuis-Déri, F. (1994). Qu’est-ce que la démocratie? Horizons philosophiques, 5(1), 84–95. https://doi.org/10.7202/800967ar

[12/26, 8:41 PM] Tiep: République d’Haïti

UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI (UEH)

CAMPUS HENRI CHRISTOPHE DE  LIMONADE (CHCL)

FACULTE DES LETTRES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES (FSHS) Département  : SCIENCES POLITIQUES

NIVEAU : Licence III



Cours : Épistémologie de la science politique

Sujet : la science politique est-elle une science ?


Professeur : Edelyn DORISMOND, Ph,D. 

Etudiant : ANGRAND Marc Rodson Jeesly






Date de remise : le 30/06/2023



Table des matieres

1 Introduction générale 3

2 Les arguments en faveur de la science politique en tant que science 5

2.1 A- Nature caractéristiques de la science politique 5

2.2 Les avancées récentes 5

2.3 Ses applications pratiques 5

3 Les arguments contre la science politique en tant que science 5

3.1 A- La subjectivité 5

3.2 B- La difficulté à prédire les événements politiques 6

4 Définition et méthodes 6

4.1 Choix d'une définition et d'une dénomination. 6

4.2 Les différentes méthodes 7

5 L'objet de la science politique 8

5.1 Perception sur l’objet des sciences politiques existantes : 9

6 Apport  des sciences sociales sur la science politique. 10

7 Apport de la science politique sur les autres sciences sociales 12

8 Conclusion 13

9 Bibliographie 15




Introduction générale


La science politique est une discipline académique qui cherche à comprendre et à expliquer le fonctionnement des systèmes politiques, la prise de décision et l'exercice du pouvoir dans les sociétés humaines (Pierre Favre.1985). Elle fait partie des sciences sociales et se focalise sur l'analyse des phénomènes politiques à différents niveaux : local, national, régional et international. Cependant, la question de savoir si la science politique est une science ou une discipline est souvent débattue. Alors, Pour mieux comprendre la science politique, il faut être bien instruire. Mais comment doit-on  instruire? N’est-ce pas par notre façon ? Ou par le moyen d'un instructeur ou professeur ? Est ce qu'on ne devrait pas reçu une parfaite instruction ? Par ailleurs l’instruction que donnent les enseignants doit être une chose planifiée et bien adaptée à notre besoin comme apprenant ; ils doivent nous guider dans la bonne direction. En outre, on peut dire qu'être formé n'est pas seulement une étape nécessaire dans la vie mais, prioritaire. En effet, c’est dans ce cadre pratique qu’un cours d’épistémologie de la science politique  est inséré dans notre cursus dans le but d’aider les  étudiants à comprendre et de saisir notamment de façon plus générale ce qu’est la science politique. D’ailleurs, à bien remarquer que  la science politique se trouve au carrefour des autres sciences humaines et sociales (Anthropologie, Sociologie, Economie, le Droit), si l’on  admet que la science politique est régie par les règles et les modalités de la démarche scientifique, comprendre ce que font es politistes, c’est tout d’abord saisir de manière plus générale ce qu’est la science (Yves, Surel. 2015). Alors comment peut-on essayer d’appréhender  la question de la science politique.  D'où la question centrale de notre travail est formulée ainsi : En quoi la science politique est-elle une science ? Quelles sont ses méthodes, quelles sont ses démarches particulières ?  Entre autre, la science politique est elle une science qui possède des traits particuliers relativement stables qui lui confèrent une identité, un contenu et une légitimité historiquement et socialement notamment scientifiquement reconnus ?  Mais, comment prouver que la science politique est  bien une science ?  Ou encore comment se prémunir de cette défaillance humaine quand il s'agit de la Politique comme gestion de la cité?

Voilà des questions qui nous situent au cœur d’une problématique centrée sur la Politique et sur sa finalité pour l’homme condamné à vivre en société. Problématique inspirante à souhait, mais processuellement complexifiant, puisqu’elle invite à la conceptualisation, l’observation, à la réflexion, à la cognition et à l’anticipation. Tout un ensemble entrelacé qui force à détecter les signaux faibles dans la cacophonie ambiante et à imaginer la décision opportune par l’évaluation de plusieurs possibles opposables pour déchiffrer cette science. La première partie de ce travail seront consacrées à l’examen de ces questions générales dans la mesure où l’épistémologie de la science politique ne saurait être totalement séparée des autres disciplines scientifiques. Tout d’abord nous débuteront le débat en s’appuyant sur les arguments en faveur de la science politique en tant que science. Ensuite, Les arguments contre la science politique en tant que science. Et enfin de compte, nous concluons que la science politique est une science au même titre que les autres sciences humaines et sociale avec ses limite en utilisant des objets, des méthodes de recherche de ces dernières.   



















 Les arguments en faveur de la science politique en tant que science

A- Nature caractéristiques de la science politique  


La science politique partage certaines caractéristiques avec les autres sciences : elle utilise  une méthodologie scientifique qui repose sur l'observation, la collecte de données et l'analyse rigoureuse. Elle utilise également des outils statistiques et des modèles théoriques pour comprendre des phénomènes complexes. En outre, elle cherche à expliquer de manière objective les phénomènes politiques en s'appuyant sur des faits et des preuves. 

Les avancées récentes 


Au cours des dernières décennies, la science politique à connu des avancées significatives dans les domaines de la démocratie, du comportement électoral, de la théorie des institutions politiques, du droit international, des relations internationales, etc. La science politique à également développé des approches multidisciplinaires en s'inspirant de la psychologie, de la sociologie, de l'économie, de l'histoire et de la philosophie pour mieux comprendre les phénomènes politiques. 

Ses applications pratiques


En effet, la science politique à des applications pratiques importantes dans la vie quotidienne, comme la prise de décision publique, l'analyse des politiques publiques, l'élaboration de stratégies politiques, la prévention des conflits, d’autres en plus, elle a également un impact sur diverses disciplines telles que l'administration publique, le journalisme, le droit, la sociologie politique pour ne pas trop cité. Maintenant, il revient donc de présenter les arguments contre la science politique comme science.  

Les arguments contre la science politique en tant que science

A- La subjectivité 


La science politique est confrontée à un problème majeur : « la subjectivité ». En fait, les phénomènes politiques sont souvent complexes et difficiles à mesurer de manière précise. Alors les scientifiques politiques sont parfois influencés par leurs propres biais et leurs propres opinions, ce qui peut affecter leur analyse et leur interprétation des données. En fait, la science politique est souvent influencée par les valeurs et les idéologies du chercheur. Les scientifiques politiques ont souvent des opinions sur les questions politiques et morales, et ces opinions peuvent influencer leur recherche et leur analyse des données.

 B- La difficulté à prédire les événements politiques


La science politique est souvent confrontée à la difficulté de prédire les événements politiques. Les phénomènes politiques sont souvent imprévisibles et incontrôlables, même avec des modèles théoriques élaborés et des données solides. Donc, après avoir souligné les arguments en faveur de la science politique comme science puis, en revanche des arguments contre cette dernière comme étant une science. Voyons maintenant la définition et méthodes  de la science politique, notamment son objet d’étude et les démarches scientifique comme science.  

Définition et méthodes

Choix d'une définition et d'une dénomination.


Ayant déterminé l’objet de sa nature caractéristique, ses avancées récentes et ses applications pratiques. Il est possible de proposer une définition de la science politique. On dira qu'elle est la connaissance descriptive, explicative et prospective des phénomènes concernant l'État et les sociétés de même ordre qui le précèdent, le remplacent, l'accompagnent ou le dépassent. Opposée à la conception analytique des sciences politiques spécialisées, cette conception synthétique invite à rechercher, pour la science politique, une dénomination concise qui ne porte pas le poids des confusions du passé et qui évoque ainsi l'existence ou au moins la recherche d'un système d'ensemble logique et articulé.

Par ailleurs, besoin est encore de choisir un terme pour désigner les hommes de science qui s'adonnent à l'étude de la politique. On ne saurait les appeler « politiques », et moins encore « politiciens », ces vocables visant les hommes d'action engagés dans la vie publique à ses divers échelons. Plusieurs vocables ont été proposés ou suggérés. Pour la science elle-même, on a avancé « statistique », « cybernétique », « statologie », « politicologie » ; pour les adeptes de la science, on a retenu « politicologues », « politistes » ou même le terme anglais political scientists. Toutes ces appellations sont, à divers titres, récusables. Par contre, échappent à la plupart des griefs les vocables « politologie » et « politologues » apparus quasi simultanément il y a une quinzaine d'années en Allemagne et en France. Déjà utilisé en 1948   par Eugen Fischer Baling, le terme « politologie » a été lancé en 1954 par le professeur      Gertvon Einern (dans le premier numéro de la Zeitschrift für Politik). En France, la même année, un critique littéraire, André Thérive, interpellé par Julien Freund, avait lui-même « mis politologue sur les fonts baptismaux » (Carrefour, 11 août 1954).

Certaines objections ont été faites aux deux termes, dont la moins piquante n'est pas que ces vocables, correctement formés de deux racines grecques (ce qui n'est pas le cas de « sociologue » et de « sociologie »), aient été étourdiment traités de « barbares ».  ( Emile Boutmy ,1872) Mais les résistances vont en s'affaiblissant et leur emploi n'a cessé de s'étendre. En Allemagne, il est officialisé par le grade de Diplom-Politologe et par l'existence de chaires magistrales (Lehrstühle der Politologie). Dans le reste de l'Europe, et même dans d'autres parties du monde, les vocables jumeaux « politologie » et « politologue » ont reçu, de plus en plus, la consécration de l'usage. D'ores et déjà, ils sont retenus par le dictionnaire Robert, qui fait autorité en la matière.

Les différentes méthodes


Une telle définition de la science politique éclaire le choix d'une méthode. En effet, on entend par méthodes l’opération intellectuelles par lesquelles une science cherches à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les découvre, les démontre les vérifie (Poudrier, L. 1963).  La méthode, a-t-on pu dire, fait la science, et la science, en se faisant, découvre sa propre méthode. Pas plus que les conceptions de la science politique, les diverses méthodes ne peuvent se localiser parfaitement dans le temps, ni s'inscrire dans un ordre rigoureux de succession (Althusser Louis ,1965). Toutefois, il y a des dominantes très nettes. À l'époque classique, les travaux de science politique traduisent essentiellement la personnalité de leurs auteurs et leurs préoccupations intellectuelles ou pratiques. Depuis la fin du XIXe siècle, la sociologie tend à imposer une méthode rigoureuse, dans laquelle l'observation objective correspond à la démarche suivie dans les sciences de la nature (Althusser Louis 1969). Cependant, l’ouvrage intitule « Méthodes de la science politique » élaboré par Maurice Duverger (1959), dans lequel il introduit deux (2) méthodes entreprendre par la science politique. Lesquelles s’agissant de la méthode quantitative de l’analyse du contenue et celle de sondage. En effet, la première renvoie la celle des autres sciences naturels comme la mathématique, le statistique. Par contre, la second, celui qui traite des sondages est passionnant Le plus sceptique sera convaincu de l'utilité majeure des expériences bien conduites : elles révèlent des aspects importants de la psychologie sociale, notamment en matière politique. L'attirance de la réponse oui, la soumission aux stéréotypes, l'influence de la sympathie et de l'antipathie autant de facteurs que des exemples bien choisis permettent de comprendre aisément et qui ont été presque complètement négligés par l'analyse politique traditionnelle (Grosser, A., Duverger Maurice, 1959). Duverger souligne également le rôle politique que les sondages finissent par jouer eux-mêmes. On regrettera, à cet égard, qu'il n'ait pas cité l'étude de Hennis (il est vrai que ses abondantes notices bibliographiques citent peu d'ouvrages allemands ; elles sont surtout composées de titres anglo-saxons, les études françaises en ces matières étant encore fort rares). La présentation des techniques d'interviews, des tests, des mesures des opinions et des attitudes est ample et claire. Il s'agit davantage d'une introduction aux méthodes de la psychologie sociale et de la sociologie que d'une présentation des méthodes de la science politique, Duverger restant à juste titre fort prudent sur l'application de ces techniques à la recherche politique. Il en est de même pour l'expérimentation, tandis que l'utilité des observations monographiques est déjà plus abondamment démontrée, ne serait-ce que par 'Wylie ou par les monographies urbaines réalisées en France. Et Duverger cite à juste titre en exemple aux « politicologues » les méthodes et les résultats de l'équipe d' « Economie et Humanisme».  

L'objet de la science politique


Lorsque l'on songe à donner la définition d'une science par son objet, on recherche les phénomènes sur lesquels cette science vise à acquérir des connaissances. Ainsi les sciences politiques sont elles formées par le groupe des sciences qui se rapportent aux faits politiques (Poudrier, L. 1963). Et comme les faits politiques se situent dans le cadre social, l'on peut dire que tout ce qui a trait à la société politique ou aux relations politiques entre êtres humains relève de ces sciences. Elles couvrent donc les faits institutionnels et les faits non institutionnels, toutes les sociétés et toute l'action gouvernementale (politique et économie). Les faits politiques, comme on le voit, peuvent se diviser en deux classes: d'une part les règles et les institutions, d'autre part les faits au sens strict. Les règles sont des dispositions relatives à la conduite humaine; les institutions sont des complexes de règles créant un agencement durable ou bien cet agencement lui-même. Les faits proprement dits sont les événements historiques, les actes, les idées, les sentiments, les situations qui s'établissent spontanément.



Perception sur l’objet des sciences politiques existantes :


La première conception relativement classique et traditionnelle, qui a été fortement influencée par les juristes, définit la science politique, en suivant l'exemple de Littré, comme «la  science du gouvernement des États». La science politique serait la discipline qui étudie les phénomènes relatifs à l'État. Cette définition est une définition à dominante juridique, car,  si la notion d'État comporte des éléments sociologiques un territoire, une population elle insiste surtout sur l'idée que  l'État est une organisation juridique, une personne morale exerçant un pouvoir souverain pour prendre des décisions s'imposant aux membres de la collectivité étatique.  En France, cette conception que l'on rencontre avant la seconde Guerre mondiale développée par les juristes et par certains sociologues, comme Georges Davy, a surtout été illustrée après la Libération par les écrits de Marcel Prélot. (Jean-Louis Loubet del Bayle ,1991).

En face de la thèse «statologique»  s'est affirmée une autre conception de la science politique envisagée comme l'étude des phénomènes de pouvoir. La science politique devient alors la discipline consacrée à l'analyse des rapports d'autorité, de commandement, de gouvernement dans quelque société que ce soit, et  pas seulement dans le cadre de l'organisation étatique Raymond (Aron ,1981). C'est  une conception qui insiste fondamentalement sur les rapports  inégalitaires gouvernants/gouvernés et que l'on trouve particulièrement développée chez les politologues anglo-saxons comme Harold Lasswell ou Robert Dahl, aussi bien que  chez des auteurs français comme Raymond Aron, Georges Burdeau, Bertrand de Jouvenel ou Maurice Duverger. Ainsi Robert Dahl définit-il un système politique «comme un ensemble persistant de rapports humains qui impliquent dans une mesure significative des relations de pouvoir, de domination ou d'autorité» (Chapsal J., 1959). L'intérêt de cette conception est de souligner que la notion de pouvoir se retrouve dans la plupart des groupes sociaux et que l'on rencontre dans tous les groupes sociaux des phénomènes qui ne sont pas sans présenter d'assez fortes analogies avec ceux que l'on rencontre dans le cadre de l'organisation étatique, avec la possibilité d'enrichir la connaissance des uns par la connaissance des autres et inversement. Dès lors, tout groupe humain comportant des rapports de pouvoir relèverait de la catégorie des phénomènes politiques. 

D’autre en plus du côté de la thèse « Statologique » s’aligne la doctrine politique, ayant pour but de proposer des principes relatifs à l'action politique, à ses fins et aux moyens propres à les réaliser, est une discipline essentiellement normative. 

Puis, l'histoire politique est la narration chronologique des faits politiques, aussi est-elle une discipline positive; de même la sociologie politique qui vise à établir un système de connaissance sur les sociétés politiques, et de même encore la science politique qui a pour but de connaître le gouvernement réel des sociétés politiques. 

Quant au droit, de nombreux problèmes se soulèvent à son sujet. Selon certains, dont Kelsen, la "théorie pure" du droit ne comporte que les problèmes normatifs; pour d'autres, dont Eisenmann, il faut inclure aussi des problèmes positifs. 

Donc, en quelque sorte,  Quelques traits se dégagent de la perception sur l’objet de la science sociale: chacune de ces sciences n'a pas le monopole de certains problèmes et par là un domaine propre et distinct. De plus il faut dire que trois disciplines, la science politique, la sociologie et le droit public concourent à l'analyse des institutions et des règles politiques. Ces disciplines s'en occupent-elles dans le même esprit, les traitent-elles avec les mêmes méthodes. 

Apport  des sciences sociales sur la science politique.


Après avoir, très sommairement, parlé du chemin qui a mené à la création de la science politique, il est temps de se pencher concrètement sur ce que cette science a emprunté à toutes ses grandes sœurs de la famille des sciences sociales afin de se développer elle-même. Commençons tout d’abord par la science avec laquelle la science politique est la plus souvent mise en relation : Le Droit pour reprendre (Pierre Favre, 1985). Ce n’est pas un hasard si la plupart des licences de science politique en France sont des licences de Droit-Science Politique, et que beaucoup de licences de droit proposent des parcours de science politique.

Tout d’abord, la politique se situe dans la sphère publique, puisqu’elle étudie la société dans son ensemble (Pierre Favre 1985). C’est donc très logiquement au droit public et au droit international que la science politique doit le plus; bien qu’une bonne connaissance du droit privé soit également importante pour qui veut agir au niveau interne d’une structure. En effet, si l’on prend l’exemple du droit constitutionnel, celui-ci est, de par sa simple nature, éminemment politique; puisqu’une Constitution est le résultat d’un raisonnement politique décidant des règles fondamentales auxquelles des citoyens (et non seulement des sujets de droit) doivent obéir. De la même manière, le droit administratif est politique, puisqu’il étudie les relations non pas entre des individus, mais entre des individus et l’État, qui est une entité purement politique. 

Le droit international, quant à lui, est le point de départ de tout un pan capital de l’étude de la science politique: les relations internationales. Les États agissent d’une certaine manière entre eux car ils ont décidé d’agir à travers le prisme d’un droit international; droit qui, en posant des règles, va donc orienter l’action de politique publique internationale des États. La science politique se nourrit donc de chaque facette du droit pour en extraire, dans chaque cas, la dimension politique. Elle saisit toute la dimension sociale des normes juridiques et de la science juridique afin d’en donner une interprétation et une analyse politique; permettant à l’acteur politique de prendre une décision éclairée lorsqu’il s’agit de réformer ou d’innover en matière de droit. (Aron Raymond, 1981). 

Vient ensuite le lien entre politique et économie. Il s’agit, là aussi, pour la science politique, de saisir tout l’aspect de l’économie qui lui est lié pour en donner, par la suite, une interprétation et une analyse de politologue. Toutefois, ce n’est pas dans les matières de l’économie en particulier que le politologue va chercher l’aspect politique, mais plutôt dans les grandes théories économiques. 

Enfin, si la science politique étudie des rapports de force entre individus, groupes d’individus ou États, c’est qu’elle s’inspire aussi de la gestion. Si la gestion n’agit en principe qu’à l’échelle d’une entreprise, en organisant les moyens humains et matériels de cette dernière pour parvenir à des objectifs, la science politique, elle, s’inspire de ce principe pour le transposer à une échelle bien plus large.

Ainsi, il s’agira ici d’étudier la mise en œuvre de moyens humains dans le cadre d’un conseil stratégique ou de relations diplomatiques, il peut s’agir également de savoir comment organiser des moyens matériels afin de satisfaire la demande de l’opinion publique sur un sujet donné. L’acteur politique a, à sa disposition, une multitude de moyens humains, structurels et matériels pour mener à bien ses actions; il se doit donc de savoir comment les utiliser au mieux. Cette étude se reflète ensuite dans les grandes théories de politique étrangère, notamment, où la base est d’étudier comment les membres d’un groupe ou d’un État agissent entre eux pour faire le propre du politique: Prendre une décision ayant une incidence publique. En définitive, la science politique se construit à travers la lettre du droit, la théorie de l’économie, les résultats de l’analyse sociologique et la pratique de la gestion. Ce n’est qu’en maîtrisant tous ces aspects que la science politique a héritée des autres sciences sociales que l’acteur politique peut efficacement mener un projet Politique.

Apport de la science politique sur les autres sciences sociales


Depuis la première fois où des penseurs (philosophes, sociologues, juristes…) ont réfléchi à la chose publique jusqu’à l’émancipation très récente de la science politique, il a principalement été question d’un enrichissement scientifique. Cet enrichissement est aujourd’hui plus que jamais tangible, puisque la science politique s’est si bien émancipée qu’elle est aujourd’hui devenue une science sociale que l’on pourrait qualifier de motrice. Elle inspire ses cousines sur de nombreux points. Là encore, il convient de prendre un exemple science par science afin de rendre lesdits exemples plus clairs. Débutons, comme pour la partie précédente, avec le droit. La conjoncture juridique actuelle laisse une immense porte ouverte à la science politique pour influencer l’étude du droit et son évolution.

En effet, à l’heure où nombre de grands chantiers juridiques, en particulier en France, sont liés à des sujets enflammant l’opinion publique et multipliant débats de société et jurisprudences (fin de vie, gestation pour autrui et violences sexistes et sexuelles en fer de lance), la science politique apporte à ces débats juridiques un point de vue éclairé par l’étude de l’opinion publique, par l’expérience de l’issue de ces débats socio-juridiques à l’étranger ou encore par une simple analyse sociale étudiée sous un prisme politique. Là où, dans certains cas, le droit fait la politique, nous assistons en ce moment à une inversion de cette relation. Cette fois, la science politique va apporter les éléments nécessaires aux juristes afin d’élargir les débats juridiques et pour rendre l’évolution du droit plus “socio-centrée”. Les sociétés contemporaines ne se basant non plus sur un droit appliqué à la lettre mais sur un droit prenant en compte les besoins d’une société évoluant de manière permanente, la science politique a non seulement la capacité mais aussi le devoir d’apporter son analyse à ces débats juridiques afin de les faire avancer.

Pour résumer, la science politique, enfin émancipée de toutes les sciences qui l’ont inspirée, va à son tour inspirer lesdites sciences sociales en y apportant un prisme politiste donnant une nouvelle dimension aux objets d’études de ces différentes sciences. L’aspect politique n’est plus négligeable quand il s’agit de réformer une règle ou un système juridique. Il en va de même pour prendre des décisions économiques au niveau public. Dans le cadre de la sociologie, c’est les axes d’études qui vont être démultipliés, et la gestion va, quant à elle, pouvoir s’inspirer de l’analyse politique pour la transposer à un niveau plus restreint, mais où ces analyses sont tout aussi cohérentes malgré tout.


Conclusion


En principe si l’on admet que la question : la  science politique est-elle une science ? En tout conscience se rapporte à la même question ; qu’est-ce que la science politique ? Une interrogation d’ordre Philosophique. Contrairement à la première qui est une question d’ordre épistémologique. En fin de compte, on peut dire que la science politique est une science à part entière pour reprendre Pierre Favre (1985), bien qu'elle soit confrontée à des défis majeurs tels que la subjectivité et les valeurs. Nonobstant, les avancées récentes dans le domaine de la méthodologie scientifique et les applications pratiques de la science politique en font une discipline essentielle pour comprendre les phénomènes politiques et contribuer à une prise de décision publique éclairée.

La science politique est reconnue comme étant une discipline académique qui étudie les systèmes politiques (R. Arond 1981), les institutions, les comportements et les processus politiques. Cependant, il y a encore des débats quant à savoir si la science politique est réellement une science. Certains argumentent que les concepts, les théories et les méthodologies propres à la science politique ne sont pas aussi rigoureux que ceux des autres sciences comme la physique ou la chimie. D'autres reprochent à la science politique son manque de capacité à prédire des événements politiques de manière fiable.

Cependant, la science politique utilise des méthodes de recherche rigoureuses et scientifiques telles que la collecte de données, l'analyse statistique et la modélisation. De plus, les recherches en science politique permettent de mieux comprendre la complexité des systèmes politiques et de leur évolution dans le temps. En définitive, la science politique est un enfant des sciences sociales “classiques” qui s’est développée, d’abord protégée par le droit et la sociologie pour ensuite s’émanciper et devenir une science à part entière capable d’influencer les sciences qui l’entourent et qui la nourrissent (Damamme D., 1982) L’étude de la science politique a toujours eu besoin, et aura toujours besoin de regards croisés. C’est une science purement transversale qui va chercher dans le droit, dans l’économie, dans la gestion, dans la sociologie nombre de notions auxquelles elle va ajouter une toute nouvelle dimension. En ce sens je peux dire qu'il  n’y a pas de science politique sans science sociale. Au fil de son émancipation, cette relation s’est inversée, faisant ainsi de la science politique un moteur pour faire évoluer les autres sciences sociales à son tour. Cependant, cela n’a absolument pas atténué son rôle basique consistant à se nourrir des sciences sociales l’entourant. Cette relation d’interdépendance entre la science politique et les sciences sociales est aujourd’hui à l’origine d’un cercle vertueux d’enrichissement de connaissance et d’élargissement des champs d’action scientifiques.

Toutefois, sans être conscient des axes à développer, sans être conscient des outils à mettre à disposition à nous en tant qu'étudiant  en sciences sociales, cet enrichissement peut être perdu. C’est pourquoi l’étude de la science politique doit être constamment, sinon transdisciplinaire, au moins pluridisciplinaire. L’écueil principal à l’heure actuelle réside dans la dépendance constante de la science politique aux formations de droit, quand elle pourrait parfaitement se fondre dans une licence d’économie, de sociologie ou de gestion. Multiplier les passerelles et les connexions entre les sciences sociales et la science politique, ajouter à un plus grand nombre de formations des matières de science politique en se concentrant sur des outils basiques et enrichissant, c’est là la prochaine étape de l’évolution de cette science. On rejoindre l’idée d’Édouard Glissant grand écrivain martiniquais cité par Jean Luc Melanchon dans le débat qu'il opposait à Éric Zemmour en Janvier 2023. Disait que politique est comme toute actions humaines un mode d’être au monde soit le pourvoir fondamentale que détient l’humanité d’inaugurer, de commencer quelque chose de neuf ce qu’il appelait la « créolisation ». On peut en déduire que toute action politique doit être créolisé. Dans ce sens pour reprendre Hannah Arendt, la politique doit être participative, active des citoyens a la vie politique, au sein d’un débat publique et sur la base d’une éduction a la citoyenneté. En gros, participation dont ils sont justement dépossèdes dans la démocratie moderne.                          

En fin de compte, la science politique est considérée comme une science humaine et sociale tout comme la psychologie, la sociologie et l'anthropologie, le travail social, avec ses propres spécificités, ses méthodes, ses techniques, ses démarches, et ses procédés scientifiques  et aussi ses limites.


Fin de l'article Décembre 2023 

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Bibliographie 


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