Sujet : la science politique est-elle une science ? By ANGRAND Marc Rodson Jeesly

 République d’Haïti

UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI (UEH)

CAMPUS HENRI CHRISTOPHE DE  LIMONADE (CHCL)

FACULTE DES LETTRES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES (FSHS) Département : SCIENCES POLITIQUES


Cours : Épistémologie de la science politique

Sujet : la science politique est-elle une science ?


Professeur : Edelyn DORISMOND, Ph,D. 

Etudiant : ANGRAND Marc Rodson Jeesly


Contributeur de l'article : JEAN LOUIS Butherly +509 39 98 97 18 









Table des matieres

1 Introduction générale 3

2 Les arguments en faveur de la science politique en tant que science 5

2.1 A- Nature caractéristiques de la science politique 5

2.2 Les avancées récentes 5

2.3 Ses applications pratiques 5

3 Les arguments contre la science politique en tant que science 5

3.1 A- La subjectivité 5

3.2 B- La difficulté à prédire les événements politiques 6

4 Définition et méthodes 6

4.1 Choix d'une définition et d'une dénomination. 6

4.2 Les différentes méthodes 7

5 L'objet de la science politique 8

5.1 Perception sur l’objet des sciences politiques existantes : 9

6 Apport  des sciences sociales sur la science politique. 10

7 Apport de la science politique sur les autres sciences sociales 12

8 Conclusion 13

9 Bibliographie 15




Introduction générale


La science politique est une discipline académique qui cherche à comprendre et à expliquer le fonctionnement des systèmes politiques, la prise de décision et l'exercice du pouvoir dans les sociétés humaines (Pierre Favre.1985). Elle fait partie des sciences sociales et se focalise sur l'analyse des phénomènes politiques à différents niveaux : local, national, régional et international. Cependant, la question de savoir si la science politique est une science ou une discipline est souvent débattue. Alors, Pour mieux comprendre la science politique, il faut être bien instruire. Mais comment doit-on  instruire? N’est-ce pas par notre façon ? Ou par le moyen d'un instructeur ou professeur ? Est ce qu'on ne devrait pas reçu une parfaite instruction ? Par ailleurs l’instruction que donnent les enseignants doit être une chose planifiée et bien adaptée à notre besoin comme apprenant ; ils doivent nous guider dans la bonne direction. En outre, on peut dire qu'être formé n'est pas seulement une étape nécessaire dans la vie mais, prioritaire. En effet, c’est dans ce cadre pratique qu’un cours d’épistémologie de la science politique  est inséré dans notre cursus dans le but d’aider les  étudiants à comprendre et de saisir notamment de façon plus générale ce qu’est la science politique. D’ailleurs, à bien remarquer que  la science politique se trouve au carrefour des autres sciences humaines et sociales (Anthropologie, Sociologie, Economie, le Droit), si l’on  admet que la science politique est régie par les règles et les modalités de la démarche scientifique, comprendre ce que font es politistes, c’est tout d’abord saisir de manière plus générale ce qu’est la science (Yves, Surel. 2015). Alors comment peut-on essayer d’appréhender  la question de la science politique.  D'où la question centrale de notre travail est formulée ainsi : En quoi la science politique est-elle une science ? Quelles sont ses méthodes, quelles sont ses démarches particulières ?  Entre autre, la science politique est elle une science qui possède des traits particuliers relativement stables qui lui confèrent une identité, un contenu et une légitimité historiquement et socialement notamment scientifiquement reconnus ?  Mais, comment prouver que la science politique est  bien une science ?  Ou encore comment se prémunir de cette défaillance humaine quand il s'agit de la Politique comme gestion de la cité?

Voilà des questions qui nous situent au cœur d’une problématique centrée sur la Politique et sur sa finalité pour l’homme condamné à vivre en société. Problématique inspirante à souhait, mais professionnellement complexifiant, puisqu’elle invite à la conceptualisation, l’observation, à la réflexion, à la cognition et à l’anticipation. Tout un ensemble entrelacé qui force à détecter les signaux faibles dans la cacophonie ambiante et à imaginer la décision opportune par l’évaluation de plusieurs possibles opposables pour déchiffrer cette science. La première partie de ce travail seront consacrées à l’examen de ces questions générales dans la mesure où l’épistémologie de la science politique ne saurait être totalement séparée des autres disciplines scientifiques. Tout d’abord nous débuteront le débat en s’appuyant sur les arguments en faveur de la science politique en tant que science. Ensuite, Les arguments contre la science politique en tant que science. Et enfin de compte, nous concluons que la science politique est une science au même titre que les autres sciences humaines et sociale avec ses limite en utilisant des objets, des méthodes de recherche de ces dernières.   



















 Les arguments en faveur de la science politique en tant que science

A- Nature caractéristiques de la science politique  


La science politique partage certaines caractéristiques avec les autres sciences : elle utilise  une méthodologie scientifique qui repose sur l'observation, la collecte de données et l'analyse rigoureuse. Elle utilise également des outils statistiques et des modèles théoriques pour comprendre des phénomènes complexes. En outre, elle cherche à expliquer de manière objective les phénomènes politiques en s'appuyant sur des faits et des preuves. 

Les avancées récentes 


Au cours des dernières décennies, la science politique à connu des avancées significatives dans les domaines de la démocratie, du comportement électoral, de la théorie des institutions politiques, du droit international, des relations internationales, etc. La science politique à également développé des approches multidisciplinaires en s'inspirant de la psychologie, de la sociologie, de l'économie, de l'histoire et de la philosophie pour mieux comprendre les phénomènes politiques. 

Ses applications pratiques


En effet, la science politique à des applications pratiques importantes dans la vie quotidienne, comme la prise de décision publique, l'analyse des politiques publiques, l'élaboration de stratégies politiques, la prévention des conflits, d’autres en plus, elle a également un impact sur diverses disciplines telles que l'administration publique, le journalisme, le droit, la sociologie politique pour ne pas trop cité. Maintenant, il revient donc de présenter les arguments contre la science politique comme science.  

Les arguments contre la science politique en tant que science

A- La subjectivité 


La science politique est confrontée à un problème majeur : « la subjectivité ». En fait, les phénomènes politiques sont souvent complexes et difficiles à mesurer de manière précise. Alors les scientifiques politiques sont parfois influencés par leurs propres biais et leurs propres opinions, ce qui peut affecter leur analyse et leur interprétation des données. En fait, la science politique est souvent influencée par les valeurs et les idéologies du chercheur. Les scientifiques politiques ont souvent des opinions sur les questions politiques et morales, et ces opinions peuvent influencer leur recherche et leur analyse des données.

 B- La difficulté à prédire les événements politiques


La science politique est souvent confrontée à la difficulté de prédire les événements politiques. Les phénomènes politiques sont souvent imprévisibles et incontrôlables, même avec des modèles théoriques élaborés et des données solides. Donc, après avoir souligné les arguments en faveur de la science politique comme science puis, en revanche des arguments contre cette dernière comme étant une science. Voyons maintenant la définition et méthodes  de la science politique, notamment son objet d’étude et les démarches scientifique comme science.  

Définition et méthodes

Choix d'une définition et d'une dénomination.


Ayant déterminé l’objet de sa nature caractéristique, ses avancées récentes et ses applications pratiques. Il est possible de proposer une définition de la science politique. On dira qu'elle est la connaissance descriptive, explicative et prospective des phénomènes concernant l'État et les sociétés de même ordre qui le précèdent, le remplacent, l'accompagnent ou le dépassent. Opposée à la conception analytique des sciences politiques spécialisées, cette conception synthétique invite à rechercher, pour la science politique, une dénomination concise qui ne porte pas le poids des confusions du passé et qui évoque ainsi l'existence ou au moins la recherche d'un système d'ensemble logique et articulé.

Par ailleurs, besoin est encore de choisir un terme pour désigner les hommes de science qui s'adonnent à l'étude de la politique. On ne saurait les appeler « politiques », et moins encore « politiciens », ces vocables visant les hommes d'action engagés dans la vie publique à ses divers échelons. Plusieurs vocables ont été proposés ou suggérés. Pour la science elle-même, on a avancé « statistique », « cybernétique », « statologie », « politicologie » ; pour les adeptes de la science, on a retenu « politicologues », « politistes » ou même le terme anglais political scientists. Toutes ces appellations sont, à divers titres, récusables. Par contre, échappent à la plupart des griefs les vocables « politologie » et « politologues » apparus quasi simultanément il y a une quinzaine d'années en Allemagne et en France. Déjà utilisé en 1948   par Eugen Fischer Baling, le terme « politologie » a été lancé en 1954 par le professeur      Gertvon Einern (dans le premier numéro de la Zeitschrift für Politik). En France, la même année, un critique littéraire, André Thérive, interpellé par Julien Freund, avait lui-même « mis politologue sur les fonts baptismaux » (Carrefour, 11 août 1954).

Certaines objections ont été faites aux deux termes, dont la moins piquante n'est pas que ces vocables, correctement formés de deux racines grecques (ce qui n'est pas le cas de « sociologue » et de « sociologie »), aient été étourdiment traités de « barbares ».  ( Emile Boutmy ,1872) Mais les résistances vont en s'affaiblissant et leur emploi n'a cessé de s'étendre. En Allemagne, il est officialisé par le grade de Diplom-Politologe et par l'existence de chaires magistrales (Lehrstühle der Politologie). Dans le reste de l'Europe, et même dans d'autres parties du monde, les vocables jumeaux « politologie » et « politologue » ont reçu, de plus en plus, la consécration de l'usage. D'ores et déjà, ils sont retenus par le dictionnaire Robert, qui fait autorité en la matière.

Les différentes méthodes


Une telle définition de la science politique éclaire le choix d'une méthode. En effet, on entend par méthodes l’opération intellectuelles par lesquelles une science cherches à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les découvre, les démontre les vérifie (Poudrier, L. 1963).  La méthode, a-t-on pu dire, fait la science, et la science, en se faisant, découvre sa propre méthode. Pas plus que les conceptions de la science politique, les diverses méthodes ne peuvent se localiser parfaitement dans le temps, ni s'inscrire dans un ordre rigoureux de succession (Althusser Louis ,1965). Toutefois, il y a des dominantes très nettes. À l'époque classique, les travaux de science politique traduisent essentiellement la personnalité de leurs auteurs et leurs préoccupations intellectuelles ou pratiques. Depuis la fin du XIXe siècle, la sociologie tend à imposer une méthode rigoureuse, dans laquelle l'observation objective correspond à la démarche suivie dans les sciences de la nature (Althusser Louis 1969). Cependant, l’ouvrage intitule « Méthodes de la science politique » élaboré par Maurice Duverger (1959), dans lequel il introduit deux (2) méthodes entreprendre par la science politique. Lesquelles s’agissant de la méthode quantitative de l’analyse du contenue et celle de sondage. En effet, la première renvoie la celle des autres sciences naturels comme la mathématique, le statistique. Par contre, la second, celui qui traite des sondages est passionnant Le plus sceptique sera convaincu de l'utilité majeure des expériences bien conduites : elles révèlent des aspects importants de la psychologie sociale, notamment en matière politique. L'attirance de la réponse oui, la soumission aux stéréotypes, l'influence de la sympathie et de l'antipathie autant de facteurs que des exemples bien choisis permettent de comprendre aisément et qui ont été presque complètement négligés par l'analyse politique traditionnelle (Grosser, A., Duverger Maurice, 1959). Duverger souligne également le rôle politique que les sondages finissent par jouer eux-mêmes. On regrettera, à cet égard, qu'il n'ait pas cité l'étude de Hennis (il est vrai que ses abondantes notices bibliographiques citent peu d'ouvrages allemands ; elles sont surtout composées de titres anglo-saxons, les études françaises en ces matières étant encore fort rares). La présentation des techniques d'interviews, des tests, des mesures des opinions et des attitudes est ample et claire. Il s'agit davantage d'une introduction aux méthodes de la psychologie sociale et de la sociologie que d'une présentation des méthodes de la science politique, Duverger restant à juste titre fort prudent sur l'application de ces techniques à la recherche politique. Il en est de même pour l'expérimentation, tandis que l'utilité des observations monographiques est déjà plus abondamment démontrée, ne serait-ce que par 'Wylie ou par les monographies urbaines réalisées en France. Et Duverger cite à juste titre en exemple aux « politicologues » les méthodes et les résultats de l'équipe d' « Economie et Humanisme».  

L'objet de la science politique


Lorsque l'on songe à donner la définition d'une science par son objet, on recherche les phénomènes sur lesquels cette science vise à acquérir des connaissances. Ainsi les sciences politiques sont elles formées par le groupe des sciences qui se rapportent aux faits politiques (Poudrier, L. 1963). Et comme les faits politiques se situent dans le cadre social, l'on peut dire que tout ce qui a trait à la société politique ou aux relations politiques entre êtres humains relève de ces sciences. Elles couvrent donc les faits institutionnels et les faits non institutionnels, toutes les sociétés et toute l'action gouvernementale (politique et économie). Les faits politiques, comme on le voit, peuvent se diviser en deux classes: d'une part les règles et les institutions, d'autre part les faits au sens strict. Les règles sont des dispositions relatives à la conduite humaine; les institutions sont des complexes de règles créant un agencement durable ou bien cet agencement lui-même. Les faits proprement dits sont les événements historiques, les actes, les idées, les sentiments, les situations qui s'établissent spontanément.



Perception sur l’objet des sciences politiques existantes :


La première conception relativement classique et traditionnelle, qui a été fortement influencée par les juristes, définit la science politique, en suivant l'exemple de Littré, comme «la  science du gouvernement des États». La science politique serait la discipline qui étudie les phénomènes relatifs à l'État. Cette définition est une définition à dominante juridique, car,  si la notion d'État comporte des éléments sociologiques un territoire, une population elle insiste surtout sur l'idée que  l'État est une organisation juridique, une personne morale exerçant un pouvoir souverain pour prendre des décisions s'imposant aux membres de la collectivité étatique.  En France, cette conception que l'on rencontre avant la seconde Guerre mondiale développée par les juristes et par certains sociologues, comme Georges Davy, a surtout été illustrée après la Libération par les écrits de Marcel Prélot. (Jean-Louis Loubet del Bayle ,1991).

En face de la thèse «statologique»  s'est affirmée une autre conception de la science politique envisagée comme l'étude des phénomènes de pouvoir. La science politique devient alors la discipline consacrée à l'analyse des rapports d'autorité, de commandement, de gouvernement dans quelque société que ce soit, et  pas seulement dans le cadre de l'organisation étatique Raymond (Aron ,1981). C'est  une conception qui insiste fondamentalement sur les rapports  inégalitaires gouvernants/gouvernés et que l'on trouve particulièrement développée chez les politologues anglo-saxons comme Harold Lasswell ou Robert Dahl, aussi bien que  chez des auteurs français comme Raymond Aron, Georges Burdeau, Bertrand de Jouvenel ou Maurice Duverger. Ainsi Robert Dahl définit-il un système politique «comme un ensemble persistant de rapports humains qui impliquent dans une mesure significative des relations de pouvoir, de domination ou d'autorité» (Chapsal J., 1959). L'intérêt de cette conception est de souligner que la notion de pouvoir se retrouve dans la plupart des groupes sociaux et que l'on rencontre dans tous les groupes sociaux des phénomènes qui ne sont pas sans présenter d'assez fortes analogies avec ceux que l'on rencontre dans le cadre de l'organisation étatique, avec la possibilité d'enrichir la connaissance des uns par la connaissance des autres et inversement. Dès lors, tout groupe humain comportant des rapports de pouvoir relèverait de la catégorie des phénomènes politiques. 

D’autre en plus du côté de la thèse « Statologique » s’aligne la doctrine politique, ayant pour but de proposer des principes relatifs à l'action politique, à ses fins et aux moyens propres à les réaliser, est une discipline essentiellement normative. 

Puis, l'histoire politique est la narration chronologique des faits politiques, aussi est-elle une discipline positive; de même la sociologie politique qui vise à établir un système de connaissance sur les sociétés politiques, et de même encore la science politique qui a pour but de connaître le gouvernement réel des sociétés politiques. 

Quant au droit, de nombreux problèmes se soulèvent à son sujet. Selon certains, dont Kelsen, la "théorie pure" du droit ne comporte que les problèmes normatifs; pour d'autres, dont Eisenmann, il faut inclure aussi des problèmes positifs. 

Donc, en quelque sorte,  Quelques traits se dégagent de la perception sur l’objet de la science sociale: chacune de ces sciences n'a pas le monopole de certains problèmes et par là un domaine propre et distinct. De plus il faut dire que trois disciplines, la science politique, la sociologie et le droit public concourent à l'analyse des institutions et des règles politiques. Ces disciplines s'en occupent-elles dans le même esprit, les traitent-elles avec les mêmes méthodes. 

Apport  des sciences sociales sur la science politique.


Après avoir, très sommairement, parlé du chemin qui a mené à la création de la science politique, il est temps de se pencher concrètement sur ce que cette science a emprunté à toutes ses grandes sœurs de la famille des sciences sociales afin de se développer elle-même. Commençons tout d’abord par la science avec laquelle la science politique est la plus souvent mise en relation : Le Droit pour reprendre (Pierre Favre, 1985). Ce n’est pas un hasard si la plupart des licences de science politique en France sont des licences de Droit-Science Politique, et que beaucoup de licences de droit proposent des parcours de science politique.

Tout d’abord, la politique se situe dans la sphère publique, puisqu’elle étudie la société dans son ensemble (Pierre Favre 1985). C’est donc très logiquement au droit public et au droit international que la science politique doit le plus; bien qu’une bonne connaissance du droit privé soit également importante pour qui veut agir au niveau interne d’une structure. En effet, si l’on prend l’exemple du droit constitutionnel, celui-ci est, de par sa simple nature, éminemment politique; puisqu’une Constitution est le résultat d’un raisonnement politique décidant des règles fondamentales auxquelles des citoyens (et non seulement des sujets de droit) doivent obéir. De la même manière, le droit administratif est politique, puisqu’il étudie les relations non pas entre des individus, mais entre des individus et l’État, qui est une entité purement politique. 

Le droit international, quant à lui, est le point de départ de tout un pan capital de l’étude de la science politique: les relations internationales. Les États agissent d’une certaine manière entre eux car ils ont décidé d’agir à travers le prisme d’un droit international; droit qui, en posant des règles, va donc orienter l’action de politique publique internationale des États. La science politique se nourrit donc de chaque facette du droit pour en extraire, dans chaque cas, la dimension politique. Elle saisit toute la dimension sociale des normes juridiques et de la science juridique afin d’en donner une interprétation et une analyse politique; permettant à l’acteur politique de prendre une décision éclairée lorsqu’il s’agit de réformer ou d’innover en matière de droit. (Aron Raymond, 1981). 

Vient ensuite le lien entre politique et économie. Il s’agit, là aussi, pour la science politique, de saisir tout l’aspect de l’économie qui lui est lié pour en donner, par la suite, une interprétation et une analyse de politologue. Toutefois, ce n’est pas dans les matières de l’économie en particulier que le politologue va chercher l’aspect politique, mais plutôt dans les grandes théories économiques. 

Enfin, si la science politique étudie des rapports de force entre individus, groupes d’individus ou États, c’est qu’elle s’inspire aussi de la gestion. Si la gestion n’agit en principe qu’à l’échelle d’une entreprise, en organisant les moyens humains et matériels de cette dernière pour parvenir à des objectifs, la science politique, elle, s’inspire de ce principe pour le transposer à une échelle bien plus large.

Ainsi, il s’agira ici d’étudier la mise en œuvre de moyens humains dans le cadre d’un conseil stratégique ou de relations diplomatiques, il peut s’agir également de savoir comment organiser des moyens matériels afin de satisfaire la demande de l’opinion publique sur un sujet donné. L’acteur politique a, à sa disposition, une multitude de moyens humains, structurels et matériels pour mener à bien ses actions; il se doit donc de savoir comment les utiliser au mieux. Cette étude se reflète ensuite dans les grandes théories de politique étrangère, notamment, où la base est d’étudier comment les membres d’un groupe ou d’un État agissent entre eux pour faire le propre du politique: Prendre une décision ayant une incidence publique. En définitive, la science politique se construit à travers la lettre du droit, la théorie de l’économie, les résultats de l’analyse sociologique et la pratique de la gestion. Ce n’est qu’en maîtrisant tous ces aspects que la science politique a héritée des autres sciences sociales que l’acteur politique peut efficacement mener un projet Politique.

Apport de la science politique sur les autres sciences sociales


Depuis la première fois où des penseurs (philosophes, sociologues, juristes…) ont réfléchi à la chose publique jusqu’à l’émancipation très récente de la science politique, il a principalement été question d’un enrichissement scientifique. Cet enrichissement est aujourd’hui plus que jamais tangible, puisque la science politique s’est si bien émancipée qu’elle est aujourd’hui devenue une science sociale que l’on pourrait qualifier de motrice. Elle inspire ses cousines sur de nombreux points. Là encore, il convient de prendre un exemple science par science afin de rendre lesdits exemples plus clairs. Débutons, comme pour la partie précédente, avec le droit. La conjoncture juridique actuelle laisse une immense porte ouverte à la science politique pour influencer l’étude du droit et son évolution.

En effet, à l’heure où nombre de grands chantiers juridiques, en particulier en France, sont liés à des sujets enflammant l’opinion publique et multipliant débats de société et jurisprudences (fin de vie, gestation pour autrui et violences sexistes et sexuelles en fer de lance), la science politique apporte à ces débats juridiques un point de vue éclairé par l’étude de l’opinion publique, par l’expérience de l’issue de ces débats socio-juridiques à l’étranger ou encore par une simple analyse sociale étudiée sous un prisme politique. Là où, dans certains cas, le droit fait la politique, nous assistons en ce moment à une inversion de cette relation. Cette fois, la science politique va apporter les éléments nécessaires aux juristes afin d’élargir les débats juridiques et pour rendre l’évolution du droit plus “socio-centrée”. Les sociétés contemporaines ne se basant non plus sur un droit appliqué à la lettre mais sur un droit prenant en compte les besoins d’une société évoluant de manière permanente, la science politique a non seulement la capacité mais aussi le devoir d’apporter son analyse à ces débats juridiques afin de les faire avancer.

Pour résumer, la science politique, enfin émancipée de toutes les sciences qui l’ont inspirée, va à son tour inspirer lesdites sciences sociales en y apportant un prisme politiste donnant une nouvelle dimension aux objets d’études de ces différentes sciences. L’aspect politique n’est plus négligeable quand il s’agit de réformer une règle ou un système juridique. Il en va de même pour prendre des décisions économiques au niveau public. Dans le cadre de la sociologie, c’est les axes d’études qui vont être démultipliés, et la gestion va, quant à elle, pouvoir s’inspirer de l’analyse politique pour la transposer à un niveau plus restreint, mais où ces analyses sont tout aussi cohérentes malgré tout.


Conclusion


En principe si l’on admet que la question : la  science politique est-elle une science ? En tout conscience se rapporte à la même question ; qu’est-ce que la science politique ? Une interrogation d’ordre Philosophique. Contrairement à la première qui est une question d’ordre épistémologique. En fin de compte, on peut dire que la science politique est une science à part entière pour reprendre Pierre Favre (1985), bien qu'elle soit confrontée à des défis majeurs tels que la subjectivité et les valeurs. Nonobstant, les avancées récentes dans le domaine de la méthodologie scientifique et les applications pratiques de la science politique en font une discipline essentielle pour comprendre les phénomènes politiques et contribuer à une prise de décision publique éclairée.

La science politique est reconnue comme étant une discipline académique qui étudie les systèmes politiques (R. Arond 1981), les institutions, les comportements et les processus politiques. Cependant, il y a encore des débats quant à savoir si la science politique est réellement une science. Certains argumentent que les concepts, les théories et les méthodologies propres à la science politique ne sont pas aussi rigoureux que ceux des autres sciences comme la physique ou la chimie. D'autres reprochent à la science politique son manque de capacité à prédire des événements politiques de manière fiable.

Cependant, la science politique utilise des méthodes de recherche rigoureuses et scientifiques telles que la collecte de données, l'analyse statistique et la modélisation. De plus, les recherches en science politique permettent de mieux comprendre la complexité des systèmes politiques et de leur évolution dans le temps. En définitive, la science politique est un enfant des sciences sociales “classiques” qui s’est développée, d’abord protégée par le droit et la sociologie pour ensuite s’émanciper et devenir une science à part entière capable d’influencer les sciences qui l’entourent et qui la nourrissent (Damamme D., 1982) L’étude de la science politique a toujours eu besoin, et aura toujours besoin de regards croisés. C’est une science purement transversale qui va chercher dans le droit, dans l’économie, dans la gestion, dans la sociologie nombre de notions auxquelles elle va ajouter une toute nouvelle dimension. En ce sens je peux dire qu'il  n’y a pas de science politique sans science sociale. Au fil de son émancipation, cette relation s’est inversée, faisant ainsi de la science politique un moteur pour faire évoluer les autres sciences sociales à son tour. Cependant, cela n’a absolument pas atténué son rôle basique consistant à se nourrir des sciences sociales l’entourant. Cette relation d’interdépendance entre la science politique et les sciences sociales est aujourd’hui à l’origine d’un cercle vertueux d’enrichissement de connaissance et d’élargissement des champs d’action scientifiques.

Toutefois, sans être conscient des axes à développer, sans être conscient des outils à mettre à disposition à nous en tant qu'étudiant  en sciences sociales, cet enrichissement peut être perdu. C’est pourquoi l’étude de la science politique doit être constamment, sinon transdisciplinaire, au moins pluridisciplinaire. L’écueil principal à l’heure actuelle réside dans la dépendance constante de la science politique aux formations de droit, quand elle pourrait parfaitement se fondre dans une licence d’économie, de sociologie ou de gestion. Multiplier les passerelles et les connexions entre les sciences sociales et la science politique, ajouter à un plus grand nombre de formations des matières de science politique en se concentrant sur des outils basiques et enrichissant, c’est là la prochaine étape de l’évolution de cette science.de l on rejoindre l’idée d’Édouard Glissant grand écrivain martiniquais cité par Jean Luc Melanchon dans le débat qu'il opposait à Éric Zemmour en Janvier 2023. Disait que politique est comme toute actions humaines un mode d’être au monde soit le pourvoir fondamentale que détient l’humanité d’inaugurer, de commencer quelque chose de neuf ce qu’il appelait la « créolisation ». On peu en déduire que toute action politique doit être créolisé. Dans ce sens pour reprendre Hannah Arendt, la politique doit être participative, active des citoyens a la vie politique, au sein d’un débat publique et sur la base d’une éduction a la citoyenneté. En gros, participation dont ils sont justement dépossèdes dans la démocratie moderne.                          

En fin de compte, la science politique est considérée comme une science humaine et sociale tout comme la psychologie, la sociologie et l'anthropologie, le travail social, avec ses propres spécificités, ses méthodes, ses techniques, ses démarches, et ses procédés scientifiques  et aussi ses limites.








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